Les partisans des voitures électriques ont souvent vanté leurs véhicules comme étant propres voire écologiques. Cependant, ces dernières années, plusieurs études ont montré que ces modèles peuvent également avoir un impact négatif sur notre planète.
Quel est l’impact réel des voitures électriques ?
Pour vraiment comprendre, il est essentiel de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’une voiture : l’extraction des matières premières, la fabrication du véhicule, son utilisation au quotidien, ainsi que sa fin de vie qui nécessite le recyclage de certaines pièces mais génère également des déchets.
Lorsqu’il s’agit de moteurs thermiques (diesel ou essence), il est bien connu que chacune de ces étapes est polluante. Cependant, c’est la phase d’utilisation qui pose le plus problème en termes d’émissions de CO2 ou de particules fines.
En ce qui concerne les voitures électriques, la phase d’utilisation est presque exempte d’émissions polluantes. Cependant, cela ne s’applique pas nécessairement aux autres phases du cycle de vie, notamment en raison des batteries.
Pour leur fabrication, ces batteries nécessitent des minerais tels que le lithium, le cobalt ou le nickel. En général, ces minerais sont extraits dans des pays en développement tels que le Chili, la Bolivie, la République démocratique du Congo ou les Philippines, où les dommages environnementaux sont considérables. Les études soulignent également que le processus de recharge de ces batteries pose également des problèmes. L’électricité utilisée pour faire avancer la voiture provient nécessairement de quelque part, que ce soit d’une éolienne ou d’un panneau solaire dans le meilleur des cas, ou du charbon dans le pire des scénarios. Dans ce dernier cas, les émissions de CO2 et l’impact sur l’environnement sont très importants.
L’impact est-il équivalent à celui des voitures thermiques ?
L’impact environnemental des voitures électriques n’est pas aussi important que celui des voitures à essence ou, encore pire, des voitures diesel. Une étude indépendante réalisée en Belgique par plusieurs ONG, regroupées sous le nom “Transport et Environnement”, le démontre.
Même dans le pire des scénarios, c’est-à-dire lorsque l’électricité est principalement produite à partir de charbon, comme c’est le cas en Pologne, une voiture électrique reste 25% moins polluante qu’un moteur diesel. Cet écart se creuse encore davantage dans les autres pays européens qui sont moins dépendants du charbon. En France, où l’électricité provient principalement du nucléaire et des sources renouvelables, cet écart atteint même 80%.
Enfin, lors de son utilisation, une voiture électrique émet certes quelques particules fines provenant du freinage, mais six fois moins que les voitures essence ou diesel. Les moteurs thermiques, quant à eux, émettent des quantités significatives de dioxyde d’azote, dont l’impact sur la santé humaine n’est plus à prouver.
Quelle est la marge de progression ?
Bien que les voitures électriques ne soient pas totalement vertueuses sur le plan environnemental, elles restent bien meilleures que les voitures à essence ou diesel. De plus, elles disposent d’un potentiel d’amélioration considérable. Par exemple, l’extraction des minerais dans les pays en développement peut et doit être plus responsable et éthique. De plus, les batteries nécessitent de moins en moins de nickel ou de cobalt pour fonctionner. Un constructeur automobile a même réussi à récupérer 95% de ces matériaux pour les réutiliser dans de nouvelles batteries. Enfin, en ce qui concerne la production d’électricité, celle-ci devrait devenir de plus en plus verte, du moins dans les pays qui respectent l’Accord de Paris sur le climat.
Retrouvez tous les articles de TV5MONDE’s À vrai dire sur notre site.
Suivez-nous également sur Twitter : @TV5MONDEINFO et sur Facebook : facebook.com/tv5mondeinfo.
