La police de Repentigny a récemment introduit la première voiture de police électrique destinée à la réponse aux appels d’urgence en Amérique du Nord. Cette avancée suscite l’intérêt des autres services de police au Canada et aux États-Unis. Plongeons dans cette nouvelle réalité.
Une voiture de police électrique révolutionnaire
La Ford Mach-E, adaptée spécialement pour répondre aux besoins du Service de police de la Ville de Repentigny (SPVR), offre une expérience de conduite inédite. L’agent Dimitri Milonas, l’un des quinze agents formés pour utiliser ce véhicule lors du projet-pilote d’un an lancé en juin, ne tarit pas d’éloges à son sujet.
Selon Milonas, la voiture de police électrique offre une meilleure sécurité ainsi qu’une meilleure tenue de route. Ses craintes initiales quant à la fiabilité et à la puissance du véhicule se sont rapidement dissipées lorsqu’il a constaté que la Mach-E surpassait les attentes. L’accélération et le freinage sont plus performants que ceux d’un véhicule conventionnel tel que le Dodge Charger, utilisé couramment par les forces de l’ordre nord-américaines.
Une technologie adaptée aux besoins policiers
La société québécoise spécialisée en adaptation de véhicules, Cyberkar, a équipé la Mach-E sur mesure pour qu’elle réponde aux exigences des policiers. Le véhicule comprend des compartiments de rangement pour les armes, une cloison pour séparer les détenus et une plaque antibalistique sous le capot, compensant ainsi l’absence de bloc moteur.
En redéfinissant l’image des voitures de police, la Mach-E arbore des couleurs inspirées des véhicules policiers européens : un bleu pâle avec des chevrons jaunes, afin d’améliorer la visibilité. Les applications policières sont intégrées à l’ordinateur de bord, ce qui évite l’ajout d’un ordinateur supplémentaire et facilite l’accès aux informations nécessaires.
Un succès prometteur
Durant la première phase du projet-pilote, la voiture de patrouille était utilisée un quart de travail sur deux. Par la suite, elle était utilisée pendant deux quarts sur trois, de jour et de nuit. À partir de janvier, elle sera utilisée lors des trois quarts de travail quotidiens. Les recharges s’effectuent durant les pauses-repas, lorsqu’un rapport est rédigé au poste et lors des changements de quarts, ce qui permet de maintenir une autonomie suffisante jusqu’à présent.
Selon les premières constatations, le taux d’utilisation de la batterie ne dépasse jamais les 52 % lors d’un quart de travail complet. L’inspecteur-chef Jean-Claude Roch est confiant que le véhicule résistera aux conditions hivernales, car il sera utilisé presque en permanence, évitant ainsi un refroidissement complet de la batterie. Cela permettrait de préserver son énergie plus efficacement.
Des avantages économiques considérables
La Mach-E devrait générer des économies d’au moins 15 % sur une période de quatre ans par rapport à un véhicule de patrouille à essence comme le Dodge Charger. Le SPVR souligne que cette estimation est très conservatrice. Les coûts d’entretien, qui devraient être moins élevés pour un véhicule électrique, n’ont pas été pris en compte dans ce calcul.
L’expérience de la police de Repentigny suscite l’intérêt de nombreux organismes policiers, notamment la police provinciale de l’Ontario, la Gendarmerie royale du Canada, la police de Montréal, la Sûreté du Québec et même la police de New York. Jean-Claude Roch, responsable du projet, affirme rencontrer régulièrement des représentants de ces corps policiers.
Le constructeur automobile Ford a d’ailleurs obtenu l’attestation “police pack” pour sa Mach-E, exigée par de nombreux services de police, ouvrant ainsi la voie à une utilisation plus répandue de ce véhicule par les forces de l’ordre.
La police de Repentigny a ouvert la voie à une nouvelle ère de patrouille policière plus respectueuse de l’environnement et plus économique. Espérons que d’autres services de police suivront cet exemple à l’avenir.