La voiture électrique et le nucléaire : sont-ils indissociables ?

La voiture électrique et le nucléaire : sont-ils indissociables ?

Voiture électrique nucléaire

La question de savoir si les voitures électriques ont besoin de l’énergie nucléaire est l’un des sujets qui suscite le plus de débats. Mais la réalité est bien différente de cette idée reçue. Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi.

Notre réseau électrique est suffisamment solide

À l’heure actuelle, les voitures électriques ont un impact minimal sur notre réseau électrique. Les 486 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation en France représentent seulement environ 0,2% de la consommation nationale totale.

Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, notre système de distribution est actuellement capable de supporter la recharge de 15,6 millions de véhicules sans modifications majeures des infrastructures existantes. Cela équivaut à 40% du parc automobile français actuel. Il faudra encore une à deux décennies pour atteindre ce chiffre, laissant ainsi suffisamment de temps pour s’adapter.

La sobriété énergétique facilite la recharge

D’ici là, la consommation énergétique nationale devrait diminuer, ce qui libérera des capacités de recharge. La voiture électrique bénéficiera de l’isolation thermique, du remplacement des appareils par des modèles plus économes en énergie (pompes à chaleur, électroménagers économes en énergie, etc.) et de la transition des industries vers des processus moins énergivores.

De plus, les pointes de consommation qui surviennent le matin et le soir, et qui peuvent poser des problèmes en hiver, ne devraient pas être aggravées par la recharge des véhicules électriques. En effet, toutes les voitures ne sont pas branchées en même temps. De nombreux propriétaires ne rechargent pas quotidiennement leur véhicule, leur batterie pouvant couvrir plusieurs semaines de trajets domicile-travail.

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La voiture électrique peut être un allié du réseau

De plus, il n’est pas intéressant de recharger sa voiture électrique pendant les heures de pointe, car l’électricité est beaucoup plus chère à ces moments-là. La plupart des voitures électriques permettent de programmer la recharge aux heures creuses. Dans le cas contraire, un simple interrupteur programmable peut résoudre ce problème.

À l’avenir, la technologie du V2G (Vehicle-to-Grid) pourra même permettre aux voitures électriques de soulager le réseau lorsque cela sera nécessaire. Ce système consiste à puiser de l’électricité dans la batterie pour l’injecter dans le réseau public, avec l’accord du propriétaire du véhicule et en échange d’une rémunération. L’ensemble des voitures électriques connectées au V2G agiront ainsi comme un gigantesque stockage d’énergie.

L’exemple de la Norvège

Lorsque l’on observe les pays les plus actifs dans la mobilité électrique, comme la Norvège, on constate que la voiture électrique ne pose aucun problème majeur aux réseaux électriques. En Norvège, 18% du parc automobile est électrifié et se recharge à partir d’un réseau électrique dont 99% de la production est d’origine renouvelable (93,4% d’hydroélectricité, 4,1% d’éolien et 1,9% de gaz naturel en 2019).

La voiture électrique n’a donc pas d’impact sur la construction de centrales nucléaires ou non. En effet, rien n’oblige à utiliser l’énergie nucléaire plutôt qu’une autre source d’énergie. Certains propriétaires rechargent leur véhicule à partir de leur propre installation solaire, tandis que d’autres se sont abonnés à un fournisseur d’électricité renouvelable. Dans tous les cas, le réseau électrique français distribue actuellement une énergie parmi les moins polluantes au monde.

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Il est important de noter que la stratégie énergétique est toujours élaborée dans une perspective globale, qui prend en compte tous les usages. Ainsi, il n’y a pas de production d’énergie spécifique pour un consommateur donné. Aujourd’hui comme demain, une voiture électrique aura le même impact sur notre réseau que n’importe quel autre appareil électrique.

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