La voiture électrique et sans permis qui fait sensation chez les adolescents à Deauville

La voiture électrique et sans permis qui fait sensation chez les adolescents à Deauville

La quête d’autonomie grandit en même temps que l’enfant. Après des années où les parents ont assuré les trajets entre la maison, l’école, les activités sportives, le sport et le piano, et bien d’autres choses encore, les adolescents aspirent à s’y rendre seuls. Jusqu’à présent, ce rêve était souvent réalisé par l’acquisition d’une première voiture, généralement juste avant ou après le baccalauréat. Cependant, depuis deux ans, Citroën a bouleversé l’ordre des choses en mettant à disposition des adolescents dès 14 ans son modèle électrique Ami.

Un succès inattendu

Il est déjà tard dans la matinée et les cours se terminent au lycée Maurois de Deauville. Les collégiens sortent par groupes de deux ou trois et se dirigent vers le parking du boulevard Cornuché. Là-bas, sont alignées de curieuses petites voitures, sagement rangées comme si elles attendaient le départ des 24 heures du Mans. Depuis deux ans maintenant, les Citroën Ami font fureur parmi les jeunes qui sont scolarisés dans les établissements de Deauville et Trouville. Les voitures sans permis, ni essence, ont réussi à conquérir un marché autrefois dominé par le scooter.

Deauville en tête

La Citroën Ami suscite un véritable engouement chez les jeunes à partir de 14 ans.

“Deauville a même été l’endroit de France où il s’en vendait le plus. Et aujourd’hui, proportionnellement à la taille de notre contrat et à la population, Deauville reste la ville où nous en vendons le plus,” admet le directeur marketing de la concession Citroën. Depuis son lancement, la concession Citroën de la ville a vendu une centaine d’Ami. “C’est une surprise pour la marque : les jeunes n’étaient pas la clientèle ciblée lorsque Citroën a lancé le modèle.” L’objectif était plutôt de proposer une mobilité aux adultes qui n’ont pas de permis de conduire. L’idée de séduire les jeunes, surtout dans les grandes villes, n’était qu’en filigrane. “Aujourd’hui, on s’aperçoit que l’Ami, à Deauville comme dans d’autres endroits en France, répond à un type de mobilité chez les ados dont les parents ont les moyens.”

Zoé habite dans les hauteurs de Trouville-sur-Mer adore cette voiture conçue intelligemment : il n’y a que deux pièces détachées de carrosserie avec la même coque à l’avant et à l’arrière. La porte du conducteur s’ouvre dans le sens inverse de celle du passager.

Des utilisateurs plutôt emballés

Zoé vient tout juste d’avoir 15 ans et, selon elle, l’Ami, qu’elle partage avec sa sœur, a changé sa vie. “Nos parents nous l’ont achetée il y a un an. C’est hyper pratique,” reconnaît la collégienne qui a gagné énormément en autonomie. “Je prends ma voiture quand je veux, pour aller où je veux, avec des copines.” Et c’est bien là l’atout de cette voiture : garantir l’autonomie des enfants tout en rassurant les parents. Lorsque le choix entre le scooter et une voiture sans permis a été présenté aux parents de Zoé, ils n’ont pas hésité longtemps :

“Ma maman était plus partante pour une voiture, pour des raisons de sécurité. Un scooter est plus dangereux,” déclare-t-elle.

L’adolescente ne tarit pas d’éloges et ne cache pas une certaine fierté : “C’est formidable ! Et dans ma classe, tous mes meilleurs amis en ont une, mais c’est moi qui l’ai eu en premier. On dirait que j’ai lancé la mode.” Voilà comment on devient une influenceuse sans vraiment le vouloir, grâce à des parents qui assument toutes les dépenses liées au véhicule de leurs filles.

Un peu plus loin de Deauville, devant l’établissement privé Marie-Joseph, on ne peut plus compter le nombre d’Ami que les propriétaires reconnaissent grâce aux autocollants colorés apposés sur la carrosserie. Ici aussi, les avis sont unanimes. Comme pour cette collégienne plutôt gâtée :

“C’était le cadeau d’anniversaire de mes 14 ans. Mes parents m’ont fait une surprise et j’ai découvert la voiture dans le garage. Depuis, j’en profite à fond : je peux aller au collège, faire des courses sans demander quoi que ce soit à personne,” raconte-t-elle.

L’adolescente reconnaît avoir “beaucoup grandi car je peux faire ce que je veux”.

Les hésitations d’un papa

Charles, 46 ans, est le père de deux adolescents dont l’aîné, en seconde, rêve de conduire une Ami. Cependant, le chef d’entreprise et son épouse ne sont pas prêts à franchir le pas, même s’ils sont conscients des avantages qu’offrirait l’Ami :

“C’est idéal pour l’autonomie des enfants : fini de faire le taxi pour les parents avec toutes les activités scolaires et extrascolaires. C’est également beaucoup plus rassurant qu’un deux-roues.”

Parfois, l’Ami change même la donne, comme pour cette collégienne de Trouville, qui se fait un plaisir d’être le chauffeur de sa mère qui n’a jamais passé son permis de conduire.

“À Deauville, Ami répond à un besoin de flux et à une géographie particulière”, souligne Victor Mary, rejoint par Charles qui remarque : “Le nombre de véhicules est en forte hausse, ce qui ajoute finalement un point positif : les autres voitures sont plus attentives aux Ami, et les habitants s’y habituent. Je pense que cela entraîne un changement de comportement des automobilistes.”

Victor Mary rappelle également que le prix de l’Ami est relativement abordable : “Avec un premier loyer de 3 500 € et ensuite un abonnement de 20 € par mois, c’est responsabilisant pour un jeune lors d’une première expérience sur la route.” Des arguments qui pourraient convaincre Charles de craquer pour ce “modèle sympa, moderne, électrique, facile à garer et avec lequel papa peut aussi s’amuser…”. Il faut reconnaître qu’Ami répond à une problématique de mobilité et qu’elle est la seule dans son segment à le faire… sans passer par la pompe.

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