La voiture électrique, autrefois réservée aux grandes villes, se fait désormais une place dans les villes moyennes et même en milieu rural. Nicolas Cazes, directeur de la concession Cazes Automobiles à Bergerac en Dordogne, en témoigne : “La Fiat 500 électrique est un véritable succès. Nous avons vendu environ 120 véhicules à Bergerac en 2022. Il y a une attente de six mois et une trentaine à quarantaine de clients qui attendent leur véhicule. C’est la voiture la plus vendue dans la région de Bergerac et la seule vraiment abordable.”
L’option électrique séduit également les habitants des zones rurales, qui ont souvent plus de facilité à recharger leur véhicule à domicile. “Ce qui est intéressant, c’est de se brancher chez soi, car le prix de l’électricité pour les particuliers est très encadré”, explique Nicolas Cazes. “Se brancher à une borne de recharge coûte deux, trois ou quatre fois plus cher.”
Estelle Lachaud, directrice de la transition énergétique au Syndicat d’énergies de la Dordogne (SDE 24), confirme cette tendance : “Nous avons désormais le même taux de vente de voitures électriques qu’au niveau national, soit 16%, alors que nous avions un léger retard. De plus, l’utilisation des 151 bornes installées dans le département par le syndicat a doublé au cours des deux dernières années. Selon notre dernière étude en vue de notre nouveau schéma directeur, 90% des recharges se font à domicile, tandis que nous nous occupons des 10% restants, qui correspondent principalement au transit.”
Dans l’agglomération, le SDE 24 recense 16 bornes de recharge, dont cinq dans la ville de Bergerac. La borne la plus utilisée du département se trouve au lac de Pombonne, près de l’aire des camping-cars, avec 864 transactions entre janvier et novembre 2022. Bien que ce recensement n’inclue pas les bornes installées par les opérateurs privés tels que les supermarchés Leclerc ou Lidl, ainsi que l’Intermarché de Creysse.
D’autres bornes à venir
La Ville de Bergerac travaille en collaboration avec le SDE 24 pour développer l’offre de bornes de recharge. “Les taxis demandent une borne à charge rapide”, explique Christian Bordenave, conseiller municipal délégué à l’urbanisme. “Nous devrons également respecter une réglementation qui impose l’installation de bornes sur les parkings dès qu’ils comptent plus de 20 places.” La place Gambetta, qui sera rénovée, devrait accueillir deux à quatre bornes de recharge. La municipalité prévoit également d’en installer une sur la rive gauche, notamment dans le quartier de Naillac.
Quoi qu’il en soit, René Casado, le propriétaire de l’entreprise du même nom, qui a participé à la création de l’association Elecmobiles 24, est convaincu de l’avenir de la voiture électrique : “La conduite est agréable et le coût général est moins élevé”, déclare-t-il, lui qui conduit une voiture électrique depuis dix ans. “Le coût d’entretien est considérablement réduit. Je parcours souvent des centaines de kilomètres par jour et cela ne pose aucun problème.”
