La vente des voitures neuves thermiques sera interdite en 2035, selon une décision de l’UE et des 27 États membres. Seules les voitures électriques seront autorisées sur le marché européen. Certains considèrent cette transition comme la solution aux enjeux des transports de demain, tandis que d’autres la voient comme une aberration écologique. Il est essentiel de comprendre que la motorisation électrique est bien moins émettrice de gaz à effet de serre (GES) que celle thermique.
L’électrique, une meilleure alternative
Contrairement aux idées reçues, un véhicule électrique n’est pas totalement “propre”. Cependant, il est bien plus propre que son équivalent thermique. La production d’une voiture électrique émet plus de gaz à effet de serre en raison des batteries. Mais ces émissions sont largement compensées lors de l’utilisation du véhicule, car le véhicule électrique ne produit ni CO2 ni particules lorsqu’il circule. Tout au long de sa durée de vie, une voiture électrique émettra en moyenne trois fois moins de CO2 que son équivalent thermique. Ce gain est considérable, notamment en France.
Le vrai avantage de l’électrique
L’impact des voitures électriques en termes d’émissions de GES dépend du pays dans lequel elles sont utilisées. Plus la production d’électricité est décarbonée, mieux c’est. La France est donc en très bonne position. Même dans le pire des cas, comme en Pologne où la décarbonation de l’électricité est moindre, une voiture électrique émettra 22% de CO2 de moins que son équivalent diesel et 29% de moins que l’essence.
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“Même lorsqu’elles sont rechargées avec un mix électrique majoritairement produit à partir de charbon, comme en Australie, en Chine ou en Pologne, les émissions des voitures électriques sont inférieures à celles des voitures thermiques sur leur cycle de vie”, a déclaré le cabinet Carbone 4. Avec la tendance à la décarbonation des mix énergétiques mondiaux, l’électrique sera de plus en plus avantageux pour le climat.
Le poids des véhicules, un défi pour l’électrique
Cependant, l’impact environnemental d’une voiture électrique peut être plus problématique pour les véhicules lourds, notamment les SUV. Plus un véhicule est grand et lourd, plus il consomme d’énergie. Il nécessite donc une batterie plus importante pour répondre à ses besoins énergétiques et offrir une autonomie acceptable. Cela entraîne des émissions supplémentaires liées à la fabrication de batteries plus grosses.
Dans une étude réalisée par Carbone 4, la comparaison entre la citadine électrique Volkswagen e-Up et le SUV e-Tron d’Audi montre que l’empreinte carbone de l’e-Tron est plus de deux fois supérieure à celle de l’e-Up, pour une distance parcourue de 150 000 km.
Crédits Aurélien Bigo @AurelienBigo
L’électrification n’est pas suffisante
L’électrification des véhicules est une partie de la solution pour décarboner le secteur des transports. Cependant, cela ne suffit pas. Si les véhicules restent aussi nombreux, même électrifiés, nous continuerons à faire face aux problèmes d’encombrement des voies et de manque d’espace public. Il est essentiel de faire preuve de sobriété dans nos habitudes de déplacement en préférant les transports collectifs (tram, bus, trains, électriques ou non), le vélo, la marche à pied et le covoiturage. C’est ce qu’on appelle le report modal et c’est la clé pour réussir cette transition.
Crédits Aurélien Bigo @AurelienBigo
En conclusion, la voiture électrique est une solution indispensable pour la mobilité de demain. Cependant, il est primordial de prendre en compte tous les facteurs, y compris la taille et le poids des véhicules, ainsi que nos habitudes de déplacement. En adoptant une approche globale et en encourageant des choix de mobilité plus durables, nous pourrons véritablement construire une société de mobilité plus propre et plus respectueuse de l’environnement.