La voiture électrique : un choix écologique controversé ou un désastre annoncé ?

La voiture électrique, un mirage écologique qui fonce droit vers un désastre annoncé ?

L’Union européenne a adopté la stratégie de la neutralité carbone d’ici 2050, et dans ce contexte, la voiture électrique est présentée comme une solution clé pour y parvenir. Cependant, selon l’ingénieur et écrivain Laurent Castaignède, auteur de “La ruée vers la voiture électrique, entre miracle et désastre” (éditions Écosociété, 2023), cette option ne serait pas aussi prometteuse qu’elle semble l’être.

Les limites de la voiture électrique

Castaignède remet en question l’efficacité écologique de la voiture électrique, soulignant plusieurs limites importantes :

  • Disponibilité des ressources : La production massive de voitures électriques nécessite une augmentation considérable de la production de métaux critiques, dont l’approvisionnement géographique est limité et inéquitablement réparti.

  • Décarbonation de la production d’électricité : Même si l’électricité utilisée est produite à partir de sources renouvelables, il est nécessaire de garantir une disponibilité suffisante pour recharger les véhicules. De plus, la production d’électricité décarbonée n’est disponible que 30% du temps en France.

  • Effets pervers de l’obsolescence : L’électrification des voitures pourrait conduire à une augmentation de l’obsolescence, ce qui engendrerait une augmentation des déchets et de la consommation de ressources.

Selon Castaignède, la voiture électrique n’est pas une solution miracle, mais plutôt un écran de fumée qui néglige la nécessité d’une véritable “démobilité” motorisée.

L’éventuel “Electricgate”

Le concept d’un potentiel “electricgate” est évoqué par l’écrivain, faisant référence au scandale du “dieselgate” qui a secoué l’industrie automobile en 2015. Selon Castaignède, l’électrification des transports pourrait ne pas réduire les émissions de gaz à effet de serre et les augmenter. L’Agence internationale de l’énergie prévoit d’ailleurs une augmentation exponentielle du nombre de voitures électriques d’ici 2030.

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Sans tenir compte de ces limites, la transition écologique des transports risquerait de faire face à un échec, avec une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et une aggravation de la pollution.

Vers une mobilité plus durable

Selon l’ingénieur, une transformation profonde de notre mobilité est essentielle pour une transition écologique réussie. Cela implique non seulement d’adopter des voitures électriques, mais aussi de les rendre plus légères, moins nombreuses et surtout, de les partager davantage. De plus, il faut développer et privilégier d’autres modes de transport plus écologiques, tels que les transports en commun, qui sont beaucoup plus efficaces en termes de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre que les voitures individuelles.

Pour réduire notre impact environnemental, il est nécessaire de prendre en compte ces aspects et d’adopter une approche plus large et plus responsable de la transition vers une mobilité durable.

Voiture électrique en charge

Crédit image : La voiture électrique, un “désastre annoncé” pour Laurent Castaignède © DR

Interview de Laurent Castaignède chez Reporterre

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