L’industrie automobile semble être en crise, avec des pénuries de composants, l’obligation de se tourner vers l’électrique, et des livraisons en baisse. Cependant, la réalité est tout autre! Les constructeurs automobiles enregistrent des records de rentabilité. Cela soulève des questions sur ceux qui profitent réellement de cette transition.
Une rentabilité record malgré les difficultés
En 2021, Stellantis a réussi à augmenter son chiffre d’affaires de 14% malgré une baisse de 20% de ses ventes. Le groupe a également triplé ses profits, atteignant 13,4 milliards d’euros, avec une marge opérationnelle nette de plus de 10% pour la première fois. Au premier trimestre de cette année, le chiffre d’affaires de Stellantis a encore augmenté de 12% malgré une baisse de 12% des ventes. De son côté, le groupe Volkswagen enregistre des records de rentabilité, avec une augmentation de 73% du résultat opérationnel au premier trimestre, malgré un chiffre d’affaires stable.
Les règles de l’UE : un paradoxe pour les constructeurs
Les règles de l’Union européenne ont conduit à une augmentation du prix moyen des voitures. Les constructeurs ont dû arrêter la production de leurs modèles les plus petits en raison des règlementations qui les rendent moins attractifs pour les consommateurs. Cependant, cette hausse du poids des véhicules annule en partie la baisse des émissions globales par véhicule, car un véhicule plus lourd nécessite plus d’énergie pour avancer. Un paradoxe qui profite aux constructeurs de grosses berlines et de gros SUV.
Une transition qui exclut une partie des consommateurs
La transition vers les voitures électriques exclut de plus en plus de consommateurs qui n’ont pas les moyens de s’offrir des véhicules neufs à des prix élevés. Cela ralentit la transition et pose des problèmes pour l’Europe qui n’est pas bien positionnée sur les ressources et les savoir-faire nécessaires à la fabrication des véhicules électriques. Les constructeurs chinois profitent également de cette transition pour remettre en cause la domination de l’Occident, mettant ainsi en péril les intérêts économiques de l’UE.
Des doutes sur l’impact écologique de la transition
La production d’une voiture électrique serait deux fois plus polluante en termes de CO2 que celle d’une voiture thermique. De plus, il est primordial de prendre en compte les externalités environnementales négatives liées à la production de ses composants, dont certains sont fabriqués dans des conditions peu respectueuses de l’environnement. De plus, l’origine de l’énergie électrique utilisée pour faire rouler ces véhicules pose également question. En Allemagne, par exemple, une grande partie de cette électricité provient du charbon.
Dans l’ensemble, la transition accélérée vers les voitures électriques peut sembler être une mauvaise idée, avec des dirigeants qui concentrent tous les efforts de décarbonation sur l’automobile individuelle. Les industriels quant à eux y voient surtout une occasion d’augmenter leurs profits sans réel souci pour l’environnement. Cette transition comporte également des risques importants pour nos économies et crée une dépendance vis-à-vis de la Chine.
La voiture électrique, une véritable aubaine économique ou simplement une illusion trompeuse ? La réponse n’est pas aussi évidente qu’il n’y paraît.