Le professeur Francesco Contino, de l’UCLouvain, est un expert des carburants synthétiques. Il explique que ces carburants, également appelés e-fuels, sont produits à partir d’électricité renouvelable. L’hydrogène vert ainsi obtenu peut être directement utilisé ou servir de base à la production d’e-fuels tels que l’e-méthanol, l’e-essence, l’e-diesel ou l’e-ammoniac.
Selon le professeur Contino, les carburants synthétiques sont une solution plus intéressante que la voiture électrique. Il est favorable à une prolongation de l’utilisation des réacteurs nucléaires, mais estime qu’il faut prendre rapidement une décision sur le sujet. La transition énergétique nécessite en effet des investissements massifs, et le report de cette décision nuit aux investisseurs.
Le professeur Contino souligne également que la sécurité d’approvisionnement en énergie ne poserait pas de problème en cas de sortie du nucléaire. Il estime que les risques de pénurie sont exagérés et rappelle que la Belgique importe déjà 80 % de son énergie.
En ce qui concerne la consommation d’énergie, le professeur Contino affirme qu’il n’existe pas de découplage entre la croissance économique et la consommation d’énergie. Il préconise donc de diminuer la consommation d’énergie primaire en utilisant des technologies plus efficaces, tout en continuant à consommer la même quantité finale d’énergie. Ainsi, il serait possible de maintenir la croissance économique tout en réduisant les émissions de CO₂.
Le professeur Contino émet des réserves quant à la stratégie européenne axée sur la voiture électrique. Il souligne que la consommation croissante d’électricité pour alimenter les pompes à chaleur des habitations risque de poser problème. De plus, il estime que l’Europe commet une erreur en privilégiant la voiture électrique et en négligeant d’autres technologies telles que les moteurs à combustion à l’hydrogène ou à l’ammoniac.
En conclusion, le professeur Contino propose d’instaurer une concurrence équitable en taxant de la même manière les carburants et l’électricité en fonction de leur impact carbone réel. Il estime que cela permettrait de choisir la technologie la plus compétitive.
