La voiture électrique, critiquée par de nombreux gouvernements et constructeurs européens, suscite également des inquiétudes de la part d’organisations écologistes. Une récente étude d’une ONG néerlandaise met à mal l’idée que la voiture électrique soit une solution durable, soulignant les conséquences dévastatrices de cette technologie sur les ressources minérales de notre planète.
Le tout électrique remis en question
Somo, un centre de recherche sur les multinationales, est connu pour sa mission visant à promouvoir des solutions durables et à s’opposer aux pratiques néfastes des grandes entreprises. Son analyse remet en question l’avenir du tout électrique en mettant en évidence les besoins massifs en batteries prévus pour 2031. Selon cette étude, la production de batteries devra être multipliée par sept dans le monde d’ici là, et même par dix-sept en Europe et aux États-Unis. La croissance rapide de l’industrie des batteries soulève des préoccupations quant à son impact sur les ressources minérales non renouvelables de la planète.
7,3 millions de voitures électriques vendues en Europe en 2031
L’ONG prévoit une hausse significative des ventes de voitures électriques en Europe, avec une demande estimée à 7,3 millions d’unités en 2031. Ce chiffre n’est pas délirant, compte tenu de l’interdiction imminente des véhicules thermiques. Cependant, l’augmentation de la capacité de production et les emplois associés ne sont pas des problèmes pour Somo. En revanche, le recyclage de millions de batteries pose des défis, bien que la nouvelle réglementation européenne encourage les fabricants à s’engager dans le recyclage. En outre, l’exploitation des minerais utilisés dans la fabrication des batteries pose des problèmes environnementaux et sociaux, notamment pour les pays du Sud qui en subissent les méfaits sans en tirer de bénéfices.
23 nouvelles gigafactories en prévision
Pour répondre à la demande croissante en Europe, il faudra construire 30 nouvelles usines de batteries, tandis que les États-Unis passeront de 4 à 25 unités de production. Cependant, selon Somo, les pays émergents ne bénéficieront que de la moitié des 400 milliards de dollars de chiffre d’affaires générés par ces minerais, car la plupart des fabricants de batteries sont basés dans les pays du Nord.
Repenser notre approche
Pour éviter une exploitation néfaste des pays du Sud, l’ONG recommande de réduire notre dépendance vis-à-vis des voitures individuelles au profit de modes de transport partagés. Elle suggère également que les subventions allouées à l’achat de voitures électriques en Europe soient utilisées pour développer de nouvelles infrastructures de transport en commun. Enfin, il est nécessaire de reconsidérer notre utilisation de l’automobile en optant pour des véhicules plus petits et moins coûteux, tels que la Dacia Spring ou la future Volkswagen ID2 et ID1, et en réduisant notre utilisation de la voiture.
La transition vers la voiture électrique ne peut être ignorée, mais il est crucial de prendre en compte les conséquences sur la planète et d’adopter une approche globale et durable pour résoudre les défis auxquels nous sommes confrontés.