La voiture électrique est souvent présentée comme une solution miracle pour lutter contre la pollution de l’air causée par les véhicules motorisés. Cependant, selon Laurent Castaignède, un ingénieur ayant travaillé pour un constructeur automobile français, cette vision est trompeuse.
Dans son livre “Airvore ou la face obscure des transports”, Castaignède met en garde contre l’idée selon laquelle les innovations technologiques rendront les déplacements moins polluants. Il affirme que la fabrication d’une batterie pour une voiture électrique a un impact environnemental bien plus important que la fabrication d’un réservoir à carburant traditionnel. En réalité, avant même de prendre la route, une voiture électrique a déjà un impact 50% supérieur à celui d’une voiture thermique.
De plus, la pertinence d’une voiture électrique dépend de son usage. Castaignède explique que si une voiture électrique est peu utilisée, elle peut être tout aussi polluante qu’une voiture classique. Cependant, si elle est utilisée intensivement et que sa batterie est régulièrement rechargée, elle peut devenir une option plus propre.
Il est donc nécessaire de repenser notre approche de la mobilité. Castaignède suggère d’utiliser les voitures électriques principalement pour des usages spécifiques tels que les livraisons ou les taxis, où la batterie est fréquemment rechargée. De plus, il souligne que la transition vers la voiture électrique pour tous est une utopie, car nous n’avons pas les ressources en métaux nécessaires pour remplacer les milliards de véhicules actuellement en circulation dans le monde.
Un autre aspect à considérer est la production d’électricité nécessaire pour alimenter le nombre croissant de voitures électriques. Castaignède met en garde contre le risque que cette énergie supplémentaire soit produite par des centrales au charbon, ce qui aurait des conséquences néfastes sur la qualité de l’air et notre santé.
En ce qui concerne la voiture autonome, Castaignède souligne qu’elle ne remet pas en cause notre mode de déplacement actuel. Au contraire, elle risque d’encourager davantage de déplacements, ce qui entraînerait une augmentation de la saturation des villes.
Pour faire face à ce défi environnemental, Castaignède propose des idées de rupture, parfois révolutionnaires. Il suggère par exemple de limiter la vitesse sur les autoroutes, de sanctuariser les réserves mondiales de pétrole, de mettre en place des quotas de véhicules motorisés autorisés dans chaque pays et de revoir les modalités de circulation en favorisant les voies en fonction du nombre de passagers.
En conclusion, la voiture électrique peut être une solution écologique si elle est utilisée de manière intensive et que son énergie provient de sources renouvelables. Cependant, il est essentiel de repenser notre modèle de mobilité dans son ensemble pour réduire réellement la pollution de l’air et lutter contre le changement climatique.