La voiture électrique : une solution pour l’avenir du transport durable

La voiture électrique : une solution pour l’avenir du transport durable

De nos jours, il y a quelques articles qui remettent en question l’intérêt des consommateurs à passer à la voiture électrique pour des raisons écologiques et de santé. Certains vont même jusqu’à affirmer que les voitures électriques pourraient être plus polluantes que les voitures à essence. Mais cela est faux.

Il est essentiel de mettre les choses en perspective, étant donné l’importance des enjeux. Quel que soit le moyen de transport terrestre que nous utilisons, qu’il soit électrique, à essence, individuel ou collectif, moins nous roulons, moins nous polluons. L’idéal serait bien sûr de se passer d’une voiture, mais pour ceux qui en ont réellement besoin, il est préférable d’opter pour une voiture électrique.

La crise climatique

La crise climatique est l’une des principales raisons pour lesquelles la voiture électrique est un choix avantageux. Le secteur des transports est désormais la première source d’émissions de gaz à effet de serre au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Au Québec, il représentait 43 % des émissions totales de gaz à effet de serre en 2016. Alors que les émissions des autres secteurs stagnaient ou diminuaient, celles des transports routiers québécois augmentaient de 52,3 % entre 1990 et 2016. Le Québec vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici 2020 et de 37,5 % d’ici 2030 par rapport à celles de 1990.

Au cours de son cycle de vie complet, une voiture électrique émettra environ 65 % de gaz à effet de serre en moins sur 150 000 km et 80 % de gaz à effet de serre en moins sur 300 000 km au Québec. Dans les régions où la production d’électricité est moins propre, cette différence est moindre, mais elle reste réelle, comme le confirme le département américain de l’Énergie, qui conclut qu’il est préférable de se déplacer en voiture partiellement ou entièrement électrique plutôt qu’en voiture équivalente à essence… dans les 50 États.

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Électricité et pétrole

La production d’électricité devient de plus en plus “verte” en Amérique du Nord et dans le monde. Au Québec, nous sommes déjà à 99 % d’électricité renouvelable. Les émissions de gaz à effet de serre de la production d’électricité ont diminué de 54 % dans l’État de New York et de 87 % en Ontario entre 1990 et 2015. En Alberta, le gouvernement prévoit la fermeture de toutes les centrales au charbon d’ici 2030.

En revanche, la production pétrolière devient de plus en plus polluante. En 2018, près des deux tiers de la production pétrolière canadienne provenaient des sables bitumineux. Aux États-Unis, le pétrole de schiste représentait 51 % de la production totale de pétrole en 2015. Or, ces deux types de pétrole émettent beaucoup plus de gaz à effet de serre et de pollution atmosphérique que le pétrole conventionnel, et leur production est en augmentation constante.

En 2017, près de 80 % du pétrole consommé au Québec provenait des États-Unis et du Canada, ce qui se traduit par une augmentation de l’utilisation de pétrole non conventionnel dans nos voitures à essence.

Pollution atmosphérique et santé

En ce qui concerne la santé, une analyse environnementale des deux modes de transport (essence et électrique) doit tenir compte de la toxicité humaine et des coûts de santé liés aux polluants émis par les véhicules à combustion. Il convient de considérer les coûts et les impacts des véhicules à combustion dans une analyse complète du cycle de vie, sachant que la pollution atmosphérique est responsable d’une part importante des 36 milliards de dollars de soins de santé et d’invalidité liés à la pollution atmosphérique au Canada, ainsi que des 21 000 décès prématurés annuels.

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Les effets néfastes d’un environnement pollué, en particulier près des routes très fréquentées, incluent des troubles de l’apprentissage et de l’asthme chez les enfants, la fibrose pulmonaire, le cancer et les maladies cardiaques chez les baby-boomers, ainsi que la démence accélérée chez les personnes âgées.

Partout où la pollution atmosphérique a diminué, on a invariablement observé une baisse des maladies et des décès prématurés. Pour ceux qui ne peuvent se passer d’un véhicule, il vaut mieux opter pour une voiture électrique afin de cesser de contribuer à la formation du smog.

Cycle de vie et recyclage des batteries

Les batteries des voitures électriques sont conçues pour durer très longtemps (de 200 000 à 500 000 km, selon les technologies) et peuvent ensuite être utilisées comme batteries stationnaires dans une deuxième vie. En ce qui concerne leur recyclage, les choses évoluent rapidement. Par exemple, un consortium composé d’entreprises québécoises et d’Hydro-Québec peut recycler jusqu’à 99 % des composants de la batterie, notamment le lithium, le cobalt et le graphite. La longue durée de vie de la batterie des voitures électriques, associée à son recyclage, signifie que l’utilisation des ressources minérales et l’empreinte écologique de la batterie seront bien inférieures à ce que l’on aurait pu croire il y a seulement cinq ans. De plus, l’utilisation de métaux controversés, tels que le cobalt, diminue constamment et devrait bientôt être quasiment éliminée.

Économie

En 2016, le déficit commercial du Québec était de 6,4 milliards de dollars, tandis que nos importations d’hydrocarbures s’élevaient à 7,5 milliards de dollars. Plus nous réduirons nos importations d’hydrocarbures pour les remplacer par l’utilisation de notre électricité renouvelable, plus l’économie du Québec se portera bien.

Nous ne prétendons pas que la voiture électrique est parfaite ni qu’elle représente la solution ultime. Cependant, elle reste l’une des solutions incontournables pour réduire notre empreinte écologique et améliorer notre santé, combinée à une véritable priorité accordée aux transports en commun (qui seront de plus en plus électriques), à la mobilité active, au covoiturage et au partage de voitures (qui peuvent très bien être électriques)… ainsi qu’au télétravail.

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Il ne faut donc pas opposer la transition vers les véhicules électriques aux autres solutions en matière de mobilité durable. Il faut plutôt les combiner intelligemment pour créer un avenir plus durable pour tous.

Ce texte est appuyé par les personnalités suivantes : Karim Zaghib, directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie de l’IREQ, nommé l’un des scientifiques les plus influents du monde en 2015, 2016 et 2017 ; France Lampron, directrice de l’Électrification des transports chez Hydro-Québec ; Catherine Kargas, présidente du conseil d’administration de Mobilité électrique Canada ; Pierre Langlois, physicien, auteur de nombreux articles et ouvrages sur l’électrification des transports ; Dr François Reeves, cardiologue d’intervention au CHUM, professeur agrégé de médecine affilié à l’École de santé publique de l’Université de Montréal ; Dominic Champagne, metteur en scène et initiateur du Pacte pour la transition ; Catherine Morency, professeure et titulaire de la chaire Mobilité à Polytechnique Montréal ; André St-Pierre, directeur général de InnovÉÉ – Innovation en énergie électrique ; Sarah Houde, directrice générale de Propulsion Québec ; Simon-Pierre Rioux, président de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ) ; Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace ; Karel Mayrand, directeur général de la Fondation David Suzuki Québec et Atlantique ; André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) ; Christian Simard, directeur général de Nature Québec ; Sylvain Juteau, président de RoulezElectrique.com ; Stéphane Pascalon, président du Club Tesla Québec ; Mario Langlois, président de la Coalition zéro émission Québec et François Boucher, initiateur de la pétition en faveur de la loi VZÉ.