La voiture électrique versus la voiture à hydrogène : laquelle pollue le plus ?

La voiture électrique versus la voiture à hydrogène : laquelle pollue le plus ?

L’essor progressif de la voiture électrique en France, représentant près de 10% des ventes de véhicules neufs en 2021, contraste avec la présence insignifiante de la voiture à hydrogène, qui ne compte que quelques dizaines d’exemplaires sur le marché. Cependant, il est intéressant de noter que cette dernière pourrait polluer encore moins que sa concurrente. Découvrons ensemble comment calculer leurs émissions de CO2 de manière détaillée.

Batterie et électricité sous la loupe

La voiture électrique fonctionne grâce à l’électricité et n’émet donc aucun gaz localement. Toutefois, il est crucial de prendre en compte la source de cette électricité pour évaluer son impact environnemental. Selon le pays de résidence, l’électricité peut être plus ou moins verte. En France, nous avons la chance de bénéficier d’une électricité parmi les plus propres au monde, avec des émissions de seulement environ 30 gCO2/kWh, comparé à plus de 500 gCO2/kWh en Pologne, l’extrême opposé en Europe. En prenant en compte la moyenne européenne, cela représente environ 3 tonnes de CO2 pour un trajet de 200 000 km.

En ce qui concerne le cycle de vie d’une voiture électrique, plusieurs études ont mesuré l’empreinte carbone générée lors de sa production. Sans surprise, la batterie représente une grande part de cette empreinte. Par exemple, pour une citadine électrique comme la Renault Twingo E-Tech, la production de la batterie est responsable de 11,7 tonnes de CO2, selon le site suisse TCS. Cette valeur monte à 25 tonnes pour une Tesla Model S Grande Autonomie.

L’hydrogène doit être vert

La voiture à hydrogène est essentiellement une voiture électrique. Cependant, au lieu d’utiliser une lourde batterie, elle génère sa propre électricité grâce à une pile à combustible. Cette particularité lui permet de limiter son impact environnemental, car elle nécessite une batterie à peine 50 fois moins importante, avec seulement 1 kWh de capacité.

Cependant, il est important de considérer la provenance de l’hydrogène utilisé. Actuellement, 95% de l’hydrogène est produit à partir d’énergies fossiles, en particulier du gaz naturel. Cependant, les stations de recharge destinées aux véhicules à hydrogène tentent d’utiliser l’électrolyse. Cette technologie n’utilise que de l’électricité, de préférence d’origine renouvelable, et de l’eau, sans produire de gaz polluant.

La même source estime les émissions de CO2 d’une Toyota Mirai, une berline de taille et d’autonomie équivalente à une Tesla. Sa production est également polluante, mais dans une moindre mesure que la Model S (16 tonnes contre 25 tonnes). En ce qui concerne la batterie et la pile, la berline japonaise émet également moins de CO2 (6 tonnes contre 10 tonnes). En ce qui concerne l’énergie utilisée, la Toyota Mirai émet la moitié de CO2 par rapport à la Tesla (1,4 tonne contre 2,8 tonnes), et son impact sur l’élimination en fin de vie est négligeable (0 tonne contre 1 tonne). Il convient de préciser que le chiffre sur l’énergie doit être divisé par 3 si l’électricité utilisée est d’origine française.

Conclusion : l’hydrogène est moins polluant

En conclusion, sur l’ensemble de leur cycle de vie, la voiture à hydrogène émettrait 31 tonnes de CO2, contre 36,5 tonnes pour la voiture électrique. Il est cependant important de noter que nous ne prenons en compte que l’impact du CO2. Pour avoir une vision complète, il faudrait également étudier les émissions d’autres gaz lors de la fabrication ou de la production d’électricité, ainsi que l’impact sur les ressources en eau (qui est non négligeable pour l’extraction des matériaux nécessaires aux batteries).

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