Le groupe PSA a récemment dévoilé sa nouvelle stratégie industrielle axée sur les véhicules électriques. Dès 2019, PSA proposera des versions électrifiées de ses voitures, sous forme d’hybrides rechargeables. Alors que tous les modèles auront une version électrique d’ici 2025, certains se demandent si PSA n’est pas en retard par rapport aux véhicules 100 % électriques.
Mais ce n’est pas tout. L’annonce récente de la DS3 Crossback 100 % électrique et du concept car “e-Legend” a également attiré l’attention. Cependant, il est important de noter que le “e-Legend” n’est qu’un concept-car, tandis que les constructeurs allemands proposent déjà des voitures électriques disponibles à l’achat.
En cherchant à tout embrasser : les voitures thermiques, les hybrides rechargeables et les voitures électriques, PSA prend le risque de brouiller sa stratégie et son image en créant une certaine confusion. En effet, les hybrides rechargeables, avec une autonomie électrique de seulement 50 km par rapport à une autonomie totale de près de 1 000 km en carburants fossiles, restent fondamentalement des voitures thermiques.
De plus, cette stratégie n’est-elle pas contradictoire avec l’objectif gouvernemental de mettre fin aux moteurs thermiques d’ici 2040 ? Les batteries pour les voitures électriques évoluent rapidement et pourraient rendre obsolètes les hybrides rechargeables dans moins de dix ans.
Ce qui est encore plus surprenant dans cette nouvelle orientation de PSA vers les hybrides rechargeables, c’est le lobbying visant à rétablir des incitations fiscales élevées pour ces véhicules (jusqu’à 2 000 euros par véhicule). Est-il vraiment nécessaire de subventionner ces hybrides, souvent des grosses cylindrées luxueuses, qui ne sont qu’une façade écologique ? PSA prévoit en effet de transformer ses plus grosses voitures en hybrides rechargeables. Ne serait-il pas plus judicieux d’investir cet argent dans le déploiement de bornes de recharge rapide pour les voitures électriques à 100 % ?
En conclusion, la décision de se tourner vers les hybrides rechargeables pose question. Bien que cela puisse sembler une bonne idée pour les ingénieurs, cela ne semble pas anticiper le passage vers le tout-électrique. De plus, le choix de subventionner ces véhicules soulève des interrogations sur la meilleure utilisation des fonds publics. Ne serait-il pas plus efficace d’investir dans l’infrastructure de recharge pour les véhicules électriques ?