L’électrification des véhicules est un levier essentiel pour une transition écologique réussie. Cependant, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) met en garde contre l’impact environnemental des véhicules électriques à batterie de grande capacité.
Limiter les capacités à 60 kWh pour une autonomie raisonnable
L’ADEME recommande le recours à des véhicules électriques dont la batterie ne dépasse pas 60 kWh. En effet, les véhicules équipés de batteries plus volumineuses peuvent ne pas offrir un intérêt environnemental garanti en raison des variations de consommation liées à la masse du véhicule et aux conditions d’utilisation.
De plus, il faut souligner que les véhicules légers avec de petites batteries parviennent à effacer leur dette carbone après seulement 15 000 à 20 000 kilomètres parcourus, tandis que les véhicules dotés de batteries de grande capacité peuvent nécessiter jusqu’à 100 000 kilomètres pour atteindre ce stade.
L’accessibilité financière des véhicules électriques est également un enjeu majeur selon l’ADEME. Les petits véhicules électriques légers sont déjà plus onéreux que leurs équivalents thermiques et ne voient leur prix baisser que grâce aux incitations gouvernementales. De plus, les économies réalisées sur les batteries grâce aux progrès technologiques sont souvent annulées par l’augmentation du coût des matières premières. Par conséquent, rendre les véhicules électriques accessibles au plus grand nombre reste un défi.
La recharge lente et la limitation des déplacements longue distance
L’ADEME privilégie la recharge lente effectuée pendant les heures creuses de consommation, de préférence à la recharge rapide souvent pointée du doigt pour son impact environnemental. Selon elle, les véhicules électriques sont particulièrement adaptés aux trajets quotidiens avec une recharge effectuée à domicile.
Pour les longs déplacements, l’ADEME recommande les véhicules hybrides rechargeables. Ces véhicules peuvent fonctionner en mode électrique à 100% pour une utilisation quotidienne et basculer en mode thermique uniquement lors des trajets longue distance. Cette solution est considérée comme transitoire en attendant que les technologies des véhicules entièrement électriques évoluent pour répondre aux besoins des déplacements à grande capacité.
Repenser l’usage de la voiture
La véritable problématique soulevée par l’ADEME est de repenser notre manière d’utiliser la voiture. Elle préconise de privilégier le train pour les longs trajets et d’adopter une approche multimodale pour les trajets quotidiens. Cette vision raisonnée de l’usage de la voiture n’est pas nouvelle, mais elle se heurte souvent à la volonté de nos sociétés de toujours aller plus vite et de ne pas “perdre de temps”.
Si l’utilisation de petits véhicules électriques légers au quotidien peut être une option intéressante, cela nécessite également d’accepter de revenir à des véhicules plus légers et moins encombrants, loin des SUV de deux tonnes auxquels nous sommes habitués.
L’ADEME encourage donc l’adoption de véhicules électriques à faible batterie, privilégie la recharge lente et milite pour un usage raisonné de la voiture. En somme, une approche équilibrée qui tient compte des enjeux environnementaux et de la nécessité de rendre les véhicules électriques accessibles à tous.