L’Amicale du Camp de Gurs: Une histoire de fraternité et de mémoire

L’Amicale du Camp de Gurs: Une histoire de fraternité et de mémoire

L’Amicale du camp de Gurs a été créée le 29 avril 1979, une journée mémorable où d’anciens internés appartenant à différents groupes se sont réunis dans la plus grande fraternité pour former cette nouvelle association. Des républicains espagnols, des indésirables français, des juifs de la région de Baden se sont retrouvés à Gurs, remémorant les souvenirs de boue, de poux, de barbelés insupportables et… la mémoire de leurs compagnons disparus. Ils ont exprimé leur satisfaction à l’occasion de cette réunion et la nécessité de nouvelles rencontres.

Autour d’eux, dans une atmosphère fraternelle d’une qualité rare, d’autres groupes “d’aînés” ont échangé des impressions similaires. La mémoire de Gurs est en effet le résultat de l’entrelacement des souvenirs des différents groupes correspondant aux “familles” d’internés qui se sont succédé dans le camp.

L’Amicale du camp de Gurs est désormais ouverte aux juifs, qui sont impliqués dans la mémoire depuis les années 1960, aux Espagnols, déjà présents dans la première association, mais aussi aux “indésirables” et au troisième groupe, le plus représenté, les “hommes politiques français”.

Lors de son premier congrès, qui s’est tenu à la mairie de Gurs le samedi 21 juin 1980, l’Amicale devait nommer un président. Le premier nom qui est venu à l’esprit était celui du général Luis Fernandez. Interné en 1914 à Bilbao dans une famille de cheminots, il a participé à la défense de la République espagnole. Après son passage à Gurs, il s’est engagé dans une compagnie de travailleurs. Il a ensuite participé à l’organisation du maquis espagnol, qui a mené de nombreuses actions brillantes sous le commandement de leur “général” et a libéré Toulouse. Approuvé en tant que colonel dans l’armée française, il a reçu le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1946 avant de devoir se cacher en 1950, car le Parti communiste espagnol était interdit en France. Malgré cela, il a continué ses activités et a été arrêté en 1960 puis déporté en Pologne. Un grave accident lui a permis de revenir en France en 1963. Son engagement en a fait une personnalité importante, qui conservait un souvenir très précis de son expérience, notamment dans le camp de Gurs. Il aurait donc été un président idéal pour l’Amicale, mais il avait une mauvaise maîtrise de la langue française. Le général Fernandez a donc proposé cette fonction à plusieurs anciens internés présents et c’est finalement Léon Bérody qui a accepté le poste.

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Camp de Gurs