Quel est le lien entre un monstre mythologique à cent yeux, des courses hippiques et les légendaires 24 heures du Mans ? Nous avons la réponse !
Paul Rousseau et Ernest Loste ont créé la cote des voitures d’occasion, connue aujourd’hui sous le nom de “Cote Argus”, en s’inspirant de ces différentes influences. En septembre 1927, les deux entrepreneurs lancent “L’Argus de l’automobile et des locomotions”, une publication qui présente un panorama complet de l’actualité des transports et une première version de la cote.
La cote d’une voiture comme celle d’un cheval
En s’inspirant des cotes des chevaux dans la presse anglaise de l’époque, le journal propose les tarifs des véhicules neufs, les cours du marché des voitures d’occasion, ainsi que des informations pratiques et des petites annonces. En 1927, toutes les actualités des transports sont traitées, y compris celles de l’aviation, de la navigation et du rail !
Argus : le gardien vigilant
Pour susciter l’intérêt, la publication reprend le nom d’un monstre de la mythologie : Argus, le géant aux cent yeux chargé de surveiller la rivale de la déesse Héra. Une image et un concept puissants qui évoquent une référence incontestée en matière de cotation et qui deviendront la célèbre “Cote Argus”.
Une vision du marché automobile en plein essor
Les premières courses automobiles, notamment les 24 Heures du Mans dès 1923 (dont Paul Rousseau est l’un des créateurs les plus actifs), symbolisent la volonté d’évolution du progrès technique pour encourager l’essor de l’automobile. Dès ses débuts, L’Argus fait la promotion de l’utilisation de l’automobile en souhaitant voir rapidement circuler deux millions de véhicules en France, un objectif atteint en 1934.
Une cotation Argus officielle
Initialement établie par le Bureau Veritas, le calcul et l’édition de la cote sont repris en interne en 1931 pour devenir “la cote officielle de l’Argus”, également appelée “Cote Argus” ou simplement “Argus”. Cette valeur de référence des véhicules d’occasion français est élaborée par des experts issus du milieu des constructeurs, loueurs ou distributeurs. Ils utilisent une méthodologie rigoureuse basée sur des données de marché nombreuses et exclusives. Dès 1950, chaque année, l’Argus dresse le portrait-robot de la voiture moyenne française.
Aux côtés des automobilistes
Depuis sa création, l’Argus s’attache à répondre aux besoins de ses lecteurs, même en période troublée. Par exemple, pendant le conflit de 1939-1945, le journal informe ses lecteurs des pénuries de carburant. Après-guerre et pendant les Trente Glorieuses, l’Argus publie régulièrement des essais automobiles pour accompagner l’équipement automobile croissant de la population.
Des transactions automobiles de référence
Après les chocs pétroliers de 1973 et 1979, l’économie de carburant devient une préoccupation majeure. C’est à cette époque que les petites voitures, plus abordables et moins gourmandes, sont plébiscitées par les automobilistes français. En 1976, l’Argus cote 44 marques et 177 modèles, devenant ainsi une référence dans les transactions automobiles. On parle désormais de voiture “au prix de l’Argus”.
Des outils adaptés à l’évolution du marché
Dans les années 1980, plus de 70% des foyers français possèdent au moins une voiture. Pour accompagner les vendeurs et acheteurs de voitures d’occasion, l’Argus développe des cotes personnalisées que les automobilistes peuvent consulter via le minitel et sur le site internet dès 1997. L’Argus accompagne également les lecteurs dans l’achat de leur voiture en mettant à leur disposition un véritable guide. En 2011, une application mobile gratuite reprend l’actualité automobile, les petites annonces et les cotes Argus personnalisées pour les voitures particulières et utilitaires légers.
Les nouveaux acteurs du marché de la cote
Outre l’Argus, qui est présent depuis longtemps sur le marché, de nouveaux acteurs proposent également de coter les véhicules d’occasion en utilisant des algorithmes plus récents, comme AutoVisual. Cet outil simple permet d’ajuster les recherches de voitures d’occasion en fonction des critères que vous définissez vous-même : région, prix, achat à un particulier ou à un professionnel, âge du véhicule, options, etc. Pour chaque véhicule, le prix de vente et la cote sont affichés, ce qui permet de faire un choix éclairé.
L’Argus de l’automobile est plus qu’un simple magazine, c’est une véritable référence pour les passionnés de voitures, un allié précieux pour ceux qui souhaitent acheter ou vendre un véhicule d’occasion.
