En ces temps où les prix des voitures d’occasion ne cessent d’augmenter, l’Argus a pris une décision rare : réviser à la hausse ses cotes. Une décision qui a des répercussions importantes, car ces montants sont étroitement suivis par les professionnels de l’automobile. Sur un marché automobile où les nouvelles voitures souffrent de problèmes logistiques, entraînant un ralentissement des ventes, “les prix de vente des voitures d’occasion ont augmenté d’environ 30% en deux ans”, constate un responsable de l’Argus. “C’est la première fois que cela se produit en si peu de temps.”
“Comme nous avons observé un écart de plus en plus important entre les prix de vente des voitures d’occasion et nos cotes, qui sont naturellement plus bas, nous avons ajusté nos courbes de dépréciation afin qu’elles correspondent davantage au marché”, a déclaré Olivier Flavier, représentant d’Adevinta, la société mère de L’Argus.
Des prix de référence solides
La cote Argus fait autorité dans le milieu de l’automobile. Il faut dire qu’elle fête bientôt son centenaire, créée dans les années 1930. Aujourd’hui, elle constitue une référence pour les professionnels qui souhaitent évaluer la valeur de reprise d’une voiture par un professionnel. En se basant sur le modèle, l’équipement et le prix de vente neuf, la cote détermine une courbe de dépréciation permettant d’estimer la valeur d’un véhicule au fil des années.
Il est rare que l’Argus prenne la décision de réajuster ses cotes, mais il a dû s’adapter aux secousses de l’industrie automobile, malmenée ces dernières années. Le confinement lié au Covid-19 avait notamment affecté le marché au printemps 2020, ce qui avait conduit le journal à suspendre ses cotes pour la première fois depuis 1940. Après un rebond et une année record en 2021, le marché de l’occasion a de nouveau souffert en 2022, avec une forte baisse de 13,5%, atteignant “seulement” 5,2 millions de transactions.
Des cabinets spécialisés estiment que l’augmentation des prix sur le marché de l’occasion s’explique par la rareté des voitures récentes. Face à ces problèmes de disponibilité, les acheteurs se tournent vers des modèles plus anciens, qui deviennent alors plus prisés et voient leurs prix augmenter. “Aujourd’hui, il s’agit d’un ajustement anticipé et travaillé depuis plusieurs mois par nos équipes d’experts et de scientifiques des données. Cela concerne tous les véhicules particuliers, avec des ajustements différents en fonction de la motorisation et de l’âge du véhicule”, précisent les représentants de l’Argus.
L’Argus reste une référence incontournable pour évaluer le prix des voitures d’occasion. Avec cette révision de ses cotes, l’Argus s’assure qu’elles reflètent au mieux les réalités du marché. Les professionnels et les acheteurs pourront ainsi disposer d’informations fiables et actualisées pour mener à bien leurs transactions.
