La fraude à l’assurance automobile est un problème qui a causé des pertes financières considérables pour les particuliers et les assureurs. Selon l’Agence pour la lutte contre la fraude à l’assurance (Alfa), les escroqueries détectées ont représenté plus de 300 millions d’euros en 2016. Cependant, ces chiffres ne reflètent que la partie visible de l’iceberg, qui approcherait les 2,5 milliards d’euros.
Face à cette situation, les assureurs ont décidé de prendre des mesures pour lutter plus efficacement contre la fraude organisée. Ils ont mis en place un nouvel outil de marché qui leur permettra de détecter plus facilement et rapidement les escroqueries en bande organisée. Cette initiative est une première en France et démontre l’engagement de la profession à lutter contre ce fléau.
L’Alfa, en collaboration avec les assureurs, a travaillé pendant trois ans pour développer cet outil. Initialement, il sera utilisé pour traquer la fraude dans le domaine de l’assurance automobile. Ce choix s’explique par le fait que l’assurance auto est un produit relativement normé, avec des garanties communes et des véhicules standard. Cependant, l’Alfa envisage d’étendre l’utilisation de l’outil à d’autres domaines après une évaluation en 2019.
Les assureurs auto enregistrent environ 8 millions de sinistres par an en France, soit 22 000 déclarations par jour. Grâce à l’utilisation du big data, il est désormais possible de repérer rapidement des indices de possibles fraudes parmi cette masse d’informations. Shift Technology a été sélectionnée pour mener à bien cette tâche, grâce à son expertise dans la lutte contre la fraude.
La chaîne de traitement des données est complexe et nécessite des précautions particulières en matière de protection des données personnelles. L’Alfa a pris soin d’obtenir l’accord de la Cnil et a fait appel à la société Darva, spécialisée dans l’échange de données informatisées dans le secteur de l’assurance, afin d’anticiper les exigences du règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD).
Les assureurs se connecteront à l’outil en deux étapes, en juin et en septembre de cette année. L’objectif est de toucher entre 30 et 50 % du marché de l’assurance auto d’ici la fin de l’année. Les coûts de développement et de mise en place de l’outil sont partagés par tous les membres de l’Alfa présents sur le marché de l’assurance auto.
Ce nouvel outil de lutte contre la fraude permettra aux assureurs d’affiner leur stratégie et de l’adapter en fonction des réalités qu’ils rencontreront. Il constitue une avancée significative dans la protection des assurés contre les escroqueries en bande organisée. La profession se mobilise pour assurer la confiance des assurés et maintenir l’intégrité du secteur de l’assurance automobile.
