L’assurance automobile connectée est en plein essor en France. Selon une étude réalisée par Deloitte, elle représentera 12% du marché français d’ici 2020. Cette nouvelle tendance, qui consiste à utiliser des boîtiers connectés pour collecter des données de conduite, est en train de révolutionner le secteur de l’assurance automobile.
L’essor des offres “Pay How You Drive”
L’étude de Deloitte met en lumière l’importance croissante des offres “Pay How You Drive” (PHYD) en Europe. Ces offres, qui permettent aux conducteurs de payer leur assurance en fonction de leur comportement au volant, sont en train de conquérir le vieux continent. Deloitte estime que le marché de l’assurance automobile connectée atteindra plus de 15 milliards d’euros en Europe d’ici 2020, soit environ 17% du marché total. En France, bien que l’engouement soit moins fort, le potentiel reste important avec une estimation de plus de 2,2 milliards d’euros, soit 12% du marché français de l’assurance automobile.
Vers un échange de données contre des services
Aujourd’hui, certains assureurs commencent à proposer des réductions de primes aux conducteurs équipés de véhicules semi-autonomes, grâce à des boîtiers connectés. Allianz France, par exemple, offre une réduction de 25% aux propriétaires de ces véhicules, dont les équipements de sécurité réduisent les risques d’accidents. D’autres assureurs, comme Axa et Amaguiz, ont également lancé leurs propres offres connectées.
Ces boîtiers, connectés à la prise OBD du véhicule, transmettent les données de conduite au smartphone du conducteur, qui les envoie ensuite à l’assureur. En échange de ces données, les conducteurs peuvent bénéficier de réductions sur leur prime d’assurance, pouvant aller jusqu’à 50% pour les jeunes conducteurs exemplaires. Cependant, selon Deloitte, l’échange de données de conduite évoluera vers un système plus avantageux pour les conducteurs. Les assureurs pourraient proposer des services tels que l’assistance en cas d’urgence, la géolocalisation, la récupération de véhicule volé, etc.
Les conducteurs prêts à partager leurs données
Selon l’étude, 28% des automobilistes français sont prêts à partager leurs données de conduite, à condition de bénéficier d’une réduction de 25% sur leur prime d’assurance. Malheureusement, cette réduction est difficilement réalisable techniquement. Cependant, les assureurs pourraient proposer d’autres services en échange de ces données, afin de fidéliser leurs clients.
Il est intéressant de noter que les assureurs ont tout intérêt à développer ce type d’offres, car la fidélité des assurés est en baisse. Selon Deloitte, les Français sont de moins en moins enclins à changer d’assureur, attribuant une note moyenne de 3,7 sur 10 à leur volonté de changer d’assurance en 2016, contre 2,8 en 2015. L’assurance connectée offre donc une opportunité aux assureurs de diversifier leur offre de services et de fidéliser leurs clients.
Une tendance qui se confirme
Les objets connectés font désormais partie intégrante de notre quotidien. Les industries ont bien compris l’importance de cette nouvelle tendance pour renforcer les liens avec leurs clients. En France, le nombre de polices d’assurance automobile connectée est encore faible, avec moins de 20 000 contrats actuellement en vigueur. En comparaison, le Royaume-Uni compte plus de 450 000 contrats, et l’Italie en compte 4,5 millions.
Il est clair que l’assurance automobile connectée est en train de se développer rapidement en France. Cette tendance offre de nombreuses opportunités pour les assureurs, qui peuvent désormais proposer des services plus larges aux conducteurs. En échange de leurs données de conduite, les automobilistes peuvent bénéficier de réductions sur leur prime d’assurance, mais aussi de services tels que l’assistance en cas d’urgence ou la géolocalisation. L’assurance connectée est donc une nouvelle réalité à laquelle les conducteurs français doivent s’habituer.