L’autisme chez les bébés : les signes à repérer dès le plus jeune âge

L’autisme chez les bébés : les signes à repérer dès le plus jeune âge

Vous avez probablement entendu parler de l’autisme dans les médias, mais vous vous demandez peut-être comment cela se manifeste chez les bébés. Comment reconnaître les premiers signes ? À partir de quand faut-il s’inquiéter ?

Si vous n’avez jamais vu de très jeune bébé avant d’accoucher, il est tout à fait normal de ne pas savoir ce qui est considéré comme “normal” ou pas. Vous remarquez que votre bébé ne vous regarde pas ou que vous ne réussissez pas à capter son regard. Cela vous inquiète, mais vous n’osez pas en parler, même à son pédiatre. Vous avez peut-être peur d’être ridicule. Ou peut-être qu’il y a une personne autiste dans votre famille, ou dans celle du papa.

Tout d’abord, il est important de savoir que lorsque l’on parle d’autisme, on se réfère en réalité aux “troubles du spectre de l’autisme” (TSA). Cette maladie comporte de nombreuses formes différentes, ce qui rend le diagnostic souvent difficile. En simplifiant, il s’agit d’une maladie qui affecte principalement la communication avec les autres, la capacité à décoder les émotions sur les visages des autres, ce qui empêche également l’expression de ses propres émotions. L’autisme entraîne également souvent une tendance aux “stéréotypies” (répétition de mots ou de gestes) et une difficulté à supporter les changements.

En réalité, les premiers signes de l’autisme se manifestent souvent très tôt, parfois même avant l’âge de 3 mois, et la plupart du temps entre 18 mois et 3 ans. Cependant, ces signes sont souvent difficiles à repérer, même pour un œil non averti (et même pour les professionnels de santé). De nombreux pédiatres, qui ne voient votre bébé que pendant de courtes consultations, peuvent passer à côté de ces signes au début.

Si vous êtes vraiment inquiète, n’hésitez pas à demander à voir un spécialiste (pédo-psychiatre ou neuro-pédiatre) dans votre ville. Certains sont spécialisés dans le diagnostic précoce et peuvent évaluer votre bébé dès les premiers mois.

Malheureusement, en France, le diagnostic de l’autisme est souvent posé tardivement, après l’entrée à l’école, voire même plusieurs années plus tard. Cela entraîne un retard dans la prise en charge et les soins.

Les signes qui doivent vous alerter et vous faire consulter

Voici quelques informations qui pourraient vous aider à vous rassurer ou à décider de consulter :

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1. Éliminer d’abord les problèmes de vision

Il est important de savoir que certains troubles de la vision peuvent se manifester par des signes très similaires à ceux de l’autisme au début. C’est notamment le cas des fortes hypermétropies.

Dès la naissance, même si leur vision est floue, les nouveau-nés regardent le visage de la personne qui les porte et qui leur parle, surtout si celui-ci est en mouvement. Ils ont même souvent un regard d’une intensité impressionnante !

Pendant les premiers mois, il est normal que votre bébé fixe parfois la même chose pendant un long moment. Dès la naissance, il est attiré par la lumière ou par quelque chose qui brille à côté ou derrière vous, ainsi que par les images très contrastées en noir et blanc.

Cependant, le bébé va avant tout essayer de décrypter votre visage, vos mimiques, votre regard, surtout lorsque vous le tenez dans vos bras ou que vous le mettez en face à face avec vous, que ce soit pendant l’allaitement, le biberon ou pendant le change.

La plupart des bébés réalisent leur premier “sourire-réponse” dès l’âge d’un mois, voire un mois et demi. Quelle merveille la première fois que vous comprenez que son sourire est vraiment pour vous ! On appelle “sourire-réponse” les sourires qui ne sont pas uniquement des expressions de bien-être, mais qui sont clairement une réponse à une sollicitation, à ce que vous lui dites, ou même simplement à votre présence au réveil. Certains bébés commencent même à sourire avant l’âge d’un mois !

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Pensez toujours à ne pas être à contre-jour, à ne pas vous placer dos à la lumière ou dos à une fenêtre, surtout lorsque vous jouez avec votre bébé. Vérifiez que votre visage est bien éclairé ! J’ai déjà vu des mamans s’inquiéter parce que leur bébé ne leur souriait pas, ne les regardait pas, alors qu’en réalité, il ne pouvait tout simplement pas voir leur visage et leurs expressions, car elles se positionnaient toujours dos à la lumière. Elles donnaient le sein ou le biberon dans un endroit mal éclairé, voire même dans la pénombre.

Sachez que les bébés qui souffrent de forte hypermétropie voient très flou jusqu’à une distance d’un à deux mètres autour d’eux (ce qui est le cas pour tous les bébés à la naissance, mais leur vision s’améliore rapidement si elle est normale). Ils peuvent donc sourire à leur papa assis plus loin, mais ne pas voir votre visage lors des soins et des câlins, ni vos sourires ni vos mimiques.

C’est un problème plus fréquent qu’on ne le pense, et j’ai personnellement connu une dizaine de bébés ces dernières années pour lesquels on a d’abord soupçonné un retard ou un problème du type autisme, car ils ne souriaient pas, ne regardaient pas la personne qui les tenait dans les bras et semblaient souvent avoir le regard “lointain”. Finalement, il s’est avéré qu’ils étaient simplement hypermétropes. Et dès qu’ils ont commencé à porter des lunettes, tout est rentré dans l’ordre.

2. Les premiers signes qui doivent vous alerter, dès 1 ou 2 mois

  • Votre bébé ne vous regarde pas dans les yeux.
  • Il ne sourit pas facilement ou seulement lorsque vous insistez.
  • Il se calme mieux tout seul que dans les bras.
  • Il reste des heures dans son lit sans rien demander.
  • Pendant des semaines, il ne s’intéresse qu’à un seul jeu et semble obsédé par celui-ci.
  • Un peu plus tard, vers 9 à 12 mois, il ne joue pas à “faire coucou”, ne vous imite pas et ne montre rien du doigt.
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3. Les signes rassurants

La capacité de votre bébé à être actif, curieux et à vous solliciter dans les jeux est un signe encourageant.

Vers 3 à 4 mois, voire même avant, votre bébé commence à interagir dans les jeux avec vous. Un bébé atteint d’autisme peut également sourire, mais il n’initiera jamais le jeu lui-même.

Par exemple, sur la table à langer, vous pouvez jouer à embrasser les pieds de votre bébé, il rit, il adore ça ! Très vite, il apprendra à redemander ce jeu, en émettant des petits sons ou en tendant le pied pour que vous recommenciez. Un enfant autiste ne sera jamais à l’origine de ce type de jeu.

Je vous conseille donc d’observer attentivement votre bébé, de prêter une attention particulière à ses comportements et de vous réjouir d’avoir un bébé curieux, qui s’intéresse à tout, qui “discute” avec tout le monde, qui vous appelle quand vous passez à proximité et qui charme la voisine ! En général, s’il interagit et communique, il n’y a aucun problème.

N’hésitez JAMAIS à exprimer vos inquiétudes à votre médecin ou à votre pédiatre, ou à une personne de confiance qui connaît bien les bébés. Cette personne pourra prendre le temps d’observer, présentera de véritables arguments et saura vous orienter vers les examens nécessaires. Ne laissez pas une inquiétude ronger votre vie pendant des mois ! Cela pourrait retarder la prise en charge de votre enfant en cas de problème.

En effet, comme pour de nombreuses maladies, un diagnostic précoce permet d’augmenter les chances d’une prise en charge efficace. De plus, compte tenu de la plasticité du cerveau à cet âge, il est possible de limiter au mieux les conséquences de l’autisme.

J’espère que ces informations vous aideront à éviter de vous inquiéter pour rien ! N’hésitez pas à partager vos inquiétudes et vos expériences concernant cette maladie en commentaire, et surtout, partagez cet article avec d’autres mamans que cela pourrait aider.

À bientôt,

Martine de Vigan