L’autisme est un trouble du spectre autistique (TSA) qui présente des caractéristiques très variées d’une personne à l’autre. Chaque individu se situe à un degré différent dans ce spectre. Les manifestations de l’autisme peuvent être regroupées en ce que l’on appelle la dyade autistique.
La dyade autistique : communication, interactions sociales et comportements répétitifs
Les personnes autistes rencontrent des difficultés dans la communication et les interactions sociales. Elles peuvent avoir peu ou pas de langage, une communication non-verbale inadaptée, répéter certains mots ou expressions, avoir une faible compréhension des sous-entendus, de l’humour et du langage imagé. De plus, elles peuvent avoir des difficultés à exprimer leurs émotions et à comprendre celles des autres. Les interactions sociales peuvent être source de malaise.
En plus de ces difficultés sociales, les personnes autistes présentent souvent des comportements répétitifs et des intérêts restreints. Ces comportements peuvent se traduire par des mouvements répétitifs ou compulsifs et une intolérance aux changements ou à l’imprévu. De plus, elles peuvent avoir des intérêts ou des activités obsessionnels.
Ces signes sont généralement accompagnés d’une hyper- ou d’une hypo-réactivité sensorielle. Les personnes autistes peuvent réagir de manière intense aux stimuli sensoriels tels que le bruit, la lumière, l’odeur et le toucher, ou au contraire, se montrer peu sensibles à ces stimuli.
Comorbidités : troubles et maladies associés
En parallèle, l’autisme s’accompagne souvent d’autres manifestations telles que des problèmes de sommeil, des troubles psychiatriques (anxiété, dépression, etc.) et d’autres troubles du neurodéveloppement tels que des troubles de l’apprentissage, de l’attention (hyperactivité, etc.). De plus, certaines pathologies peuvent être associées à l’autisme, comme l’épilepsie et certaines maladies génétiques (trisomie 21, syndrome de Rett, syndrome de l’X fragile, etc.). Ces associations sont appelées “comorbidités”.
Une prise en charge globale pour le bien-être de chacun
En raison des multiples manifestations de l’autisme, la prise en charge doit être globale et pluridisciplinaire. Cette approche favorise le bien-être, le développement, l’éducation et la socialisation de chaque individu, en tenant compte de ses singularités.
Quelques chiffres
- 1 personne sur 100 est concernée par l’autisme en France, soit 700 000 personnes au total.
- Parmi ces personnes, 100 000 ont moins de 20 ans.
- Les garçons sont trois fois plus touchés que les filles, bien que ce chiffre soit à nuancer en raison des recherches actuelles, qui montrent que les filles peuvent être sous-diagnostiquées.
- Les premiers signes de l’autisme apparaissent principalement entre 18 et 36 mois.
- L’âge moyen au moment du diagnostic se situe entre 3 et 5 ans.
- Entre 60 et 70 % des enfants autistes ne sont pas scolarisés.
Les idées reçues sur l’autisme
Il est important de combattre les idées reçues concernant l’autisme pour mieux comprendre cette réalité complexe.
L’autisme est une maladie. Faux. L’autisme n’est pas une maladie mentale, mais un trouble du neurodéveloppement. Depuis 1996, il est officiellement reconnu comme un handicap en raison des altérations du cerveau qui se mettent en place avant la naissance et qui sont impliquées dans le langage, la motricité, la perception, les émotions et les interactions sociales.
L’autisme est associé à un retard mental. Pas forcément. Certaines personnes peuvent présenter un trouble du spectre autistique sans déficience intellectuelle. Certaines ont même un très bon niveau intellectuel, ce qui est appelé l’autisme de haut niveau.
On ne connaît pas la cause de l’autisme. Vrai. À ce jour, la cause exacte de l’autisme n’est pas connue. Certaines études ont suggéré un lien entre l’autisme et la génétique, mais ce n’est pas la seule explication. Le développement neurologique et les facteurs environnementaux pourraient également jouer un rôle. Les recherches dans ce domaine sont encore en cours. Une chose est certaine cependant : l’autisme n’est pas lié à la relation parent-enfant ni au mode d’éducation.
L’autisme se soigne. Pas vraiment. Étant donné que la cause de l’autisme n’est pas connue, il n’existe actuellement aucun traitement médical spécifique. Cependant, grâce à une prise en charge pluridisciplinaire adaptée aux besoins de chaque individu, il est possible d’améliorer leur qualité de vie tout au long de leur parcours.
Les personnes autistes perçoivent le monde différemment. Vrai. C’est pourquoi elles peuvent sembler réagir différemment, éprouver des difficultés dans leurs relations sociales et dans leur communication. Leur cerveau traite les informations et les perceptions d’une manière unique par rapport aux autres personnes.
On ne peut pas communiquer avec une personne autiste. Faux. Bien que les personnes autistes puissent éprouver des difficultés dans la communication verbale et non verbale, cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas communiquer. Dès la petite enfance, elles développent leur propre manière de communiquer. L’enjeu des prises en charge est de créer des ponts avec leurs modes de communication spécifiques, par exemple en utilisant une communication visuelle et en simplifiant le message.
Une personne autiste ne peut rien apprendre. Faux. Dans certains cas, les formes cliniques sévères de l’autisme sont associées à une déficience intellectuelle qui entraîne des troubles de l’apprentissage importants. Cependant, dans la plupart des cas, la plasticité cérébrale persiste. En adaptant les méthodes d’apprentissage au fonctionnement cognitif spécifique des personnes autistes, il est possible de favoriser leur efficacité.
Pour en savoir plus
Si vous souhaitez approfondir votre compréhension de l’autisme, vous pouvez consulter les ressources suivantes :
- Mieux comprendre l’autisme
- L’autisme en FALC (facile à lire et à comprendre)
- Qu’est-ce que la dyade autistique ?
- Les signes d’alerte de l’autisme
- Webinaire “Qu’est-ce que l’autisme ?” disponible sur la chaîne YouTube du CRAIF
L’autisme est une réalité complexe et unique. Il est essentiel de comprendre et d’accepter cette diversité pour favoriser l’épanouissement des personnes autistes dans toutes leurs singularités.