L’industrie des voitures électriques continue de faire face à des défis majeurs en ce début d’année 2023. Alors que l’Europe envisage de revoir l’interdiction des voitures thermiques à partir de 2035, une récente enquête menée par l’UFC-Que choisir révèle que les constructeurs mentent sur l’autonomie réelle de leurs véhicules.
Les chiffres ne mentent pas
L’association de consommateurs a examiné de près 20 voitures électriques, parmi les plus vendues en France. Les résultats sont alarmants : aucune des 20 voitures testées n’a affiché une autonomie réelle équivalente à celle annoncée par le constructeur.
Les mauvais élèves
Certains modèles affichaient un écart de plus de 30% entre l’autonomie annoncée et l’autonomie réelle. Parmi les pires élèves, on retrouve le Volkswagen ID.4 GTX avec un écart de 33,4%, suivi de près par la Citroën ë-C4 136 ch Automatique Shine (27,2%), la Tesla Model Y Grande Autonomie AWD (26,8%) et l’Aiways U5 Premium 150 kW (26,8%), ainsi que le Volvo XC40 Recharge Twin AWD (24,4%).
Le protocole d’homologation en question
Selon l’UFC-Que choisir, les constructeurs ne sont pas les seuls responsables de ces informations erronées. Le protocole d’homologation WLTP, utilisé pour mesurer l’autonomie des véhicules électriques, serait également à revoir car il ne reflète pas les conditions réelles d’utilisation.
La puissance de recharge également surestimée
Outre l’autonomie, la puissance de recharge des véhicules électriques est également largement surestimée par les constructeurs. Selon l’UFC-Que choisir, les marques affichent des puissances record, mais dans la réalité, les véhicules ne peuvent pas absorber de telles puissances sur toute la durée d’une charge.
L’association de consommateurs explique cela en comparant la recharge d’une batterie à remplir un verre. On ouvre d’abord le robinet en grand pour profiter d’un bon débit, puis on réduit progressivement le débit jusqu’à ce que le verre soit plein. Autrement, cela déborde.
Ainsi, lors des tests effectués sur la Megane E-Tech de Renault, dont la puissance maximale de recharge est annoncée à 130 kW, l’UFC-Que choisir a constaté que la puissance maximale atteinte plafonnait à 121 kW lorsque la batterie était vide. Cette puissance diminuait progressivement à mesure que la charge augmentait, atteignant -10 kW à 10% de charge, -30 kW après 10 minutes, -60 kW après 20 minutes et -80 kW après 30 minutes. Il est donc clair que les promesses des constructeurs sont loin d’être tenues.
Malgré les avancées technologiques et les progrès réalisés dans le domaine des voitures électriques, il est important pour les consommateurs de rester vigilants et d’examiner attentivement les informations fournies par les constructeurs. L’autonomie réelle et la puissance de recharge doivent être prises en compte avant de faire un choix d’achat.