L’avenir de la mobilité : La transition vers les véhicules électriques

L’avenir de la mobilité : La transition vers les véhicules électriques

Le système automobile tel qu’il existe aujourd’hui est confronté à de nombreux défis insoutenables. La raréfaction des ressources pétrolières, la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la congestion croissante dans nos villes nous obligent à repenser le secteur, d’autant plus que le parc automobile mondial ne cesse de croître grâce à la forte demande des pays émergents.

Nouvelles approches pour une mobilité durable

L’une des approches envisagées est de revoir notre utilisation des voitures en développant des solutions d’autopartage et de covoiturage, en encourageant les transports en commun et la bicyclette. Ces “nouvelles mobilités” ont récemment été étudiées dans un rapport du Centre d’analyse stratégique. Une autre approche plus radicale consisterait à abandonner progressivement les moteurs thermiques, qui consomment énormément de pétrole, au profit des véhicules électriques. Un groupe de travail présidé par Jean Syrota a été chargé d’étudier les probabilités d’une telle révolution, alors que la plupart des constructeurs automobiles se lancent dans une course à l’innovation dans ce domaine.

Les défis à relever

Cependant, il existe plusieurs obstacles à surmonter. Tout d’abord, il y a le prix, car les véhicules électriques restent encore relativement coûteux par rapport aux voitures thermiques équivalentes. De plus, l’autonomie des véhicules électriques reste un défi majeur, avec la nécessité de recharger fréquemment les batteries. Actuellement, il n’existe pas encore sur le marché de batterie abordable, fiable, offrant une grande autonomie et une longue durée de vie. Les laboratoires travaillent activement sur ce sujet et plusieurs pistes prometteuses, comme les batteries lithium-air, semblent se dessiner à l’horizon. Ainsi, l’utilisation des véhicules électriques devrait se développer progressivement, d’abord dans des marchés spécialisés tels que les flottes d’entreprises, les véhicules de transport en commun ou les services postaux, puis plus largement à mesure que les innovations technologiques le permettront.

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Réduire la pollution grâce aux véhicules électriques

Ces véhicules auront l’immense avantage de contribuer à la réduction de la pollution dans nos villes. Cependant, comme le souligne le rapport, il ne faut pas les considérer comme “zéro émission”. En effet, bien que les voitures électriques ne polluent pas lorsqu’elles roulent, leur impact environnemental global doit prendre en compte la production d’électricité nécessaire à leur fonctionnement, ainsi que celle utilisée pour fabriquer les batteries. Ainsi, le bilan environnemental dépend du mode de production électrique de chaque pays.

L’évolution des moteurs thermiques

Il ne faut pas pour autant négliger les moteurs thermiques, qui ont encore des marges d’amélioration considérables. Dans les années 1950, une grosse voiture américaine consommait 30 litres d’essence pour parcourir 100 kilomètres, tandis qu’une Citroën DS des années 1970 consommait encore 12 litres sur la même distance. Aujourd’hui, nos berlines modernes se contentent de seulement 6 litres. L’efficacité énergétique des moteurs thermiques devrait encore doubler d’ici à 2030 grâce à des avancées telles que le downsizing, l’injection directe et la commande électromagnétique des soupapes, qui réduiront les émissions de CO2 de moitié. Ces améliorations joueront un rôle crucial à court et moyen terme, puisque selon les constructeurs, les voitures à moteur thermique devraient représenter près de 90 % des ventes en 2020.

L’électrification progressive des moteurs thermiques

Nous devrions donc assister à une électrification progressive des moteurs thermiques. Les systèmes “stop and start”, qui coupent le moteur lorsque la voiture est à l’arrêt et le redémarrent ensuite (ou le coupent en dessous d’une certaine vitesse, améliorée dans une version plus récente), pourraient réduire la consommation de carburant de 20 % à 25 % dans les zones congestionnées. Les véhicules hybrides, qui combinent un moteur thermique et un moteur électrique, devraient également se développer, en commençant par les segments haut de gamme.

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Le rôle des pouvoirs publics dans la transition

Les pouvoirs publics peuvent accélérer cette transition de différentes manières. Il est essentiel de poursuivre les investissements dans la recherche à long terme, notamment sur les batteries lithium-air. En utilisant des incitations et des réglementations à l’achat ou à l’utilisation, il est également possible de favoriser les véhicules tout électriques ainsi que les hybrides. De plus, les autorités sont responsables de l’établissement de normes et de réglementations qui encadreront le développement des infrastructures nécessaires aux véhicules électriques de demain, tels que les prises de recharge et les bornes.

Une évolution prochaine de nos modes de déplacement

Bien que nous ne verrons peut-être pas de sitôt des voitures électriques de luxe sur nos routes, notre environnement urbain pourrait rapidement accueillir des véhicules électriques légers à deux, trois ou quatre roues, qui changeront notre façon de nous déplacer. En Chine, par exemple, plus de 120 millions de vélos électriques ont été mis en circulation en seulement quelques années. Il est évident que les formes de mobilité sont appelées à changer profondément, en France et dans le monde, dans les années à venir. Ce rapport vise simplement à préparer et à accompagner cette évolution.

Rédigé par Jean Syrota, Coordinateurs : Philippe Hirtzman (CGIET) et Dominique Auverlot (CAS), Rapporteurs : Étienne Beecker (CAS), Alan Bryden (CGIET), Johanne Buba (CAS), Caroline Le Moign (CAS), Félix Von Pechmann (Mines Paris Tech) avec la participation de Gaëlle Hossié (CAS), et avec la participation de la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS).