L’industrie automobile est confrontée à un défi de taille : réduire drastiquement les émissions de CO2 de ses véhicules, sous peine de payer de lourdes amendes. Mais tous les constructeurs n’adoptent pas la même approche. Alors que certains misent sur l’hybride, d’autres, comme Volkswagen, préfèrent se tourner directement vers le tout électrique.
L’hybride : une étape nécessaire ou une fausse route ?
Toyota, pionnier dans le domaine de l’hybride avec sa Prius, reste convaincu de l’importance de cette technologie. De son côté, Ford compte verdir ses SUV gourmands grâce à l’hybride. En revanche, des constructeurs de renom, tels que Volkswagen et GM, estiment qu’il est préférable de se concentrer sur l’électrique sans passer par l’étape hybride.
Selon Scott Keogh, PDG de Volkswagen, il est plus judicieux d’aller directement là où le marché se dirige, c’est-à-dire vers l’électrique. Cette stratégie implique des pertes financières sur chaque modèle électrique vendu actuellement. Mark Reuss, président de GM, partage également cet avis en affirmant qu’il est préférable de dépenser davantage pour accélérer l’adoption de la solution finale plutôt que de se concentrer sur l’hybride.
Le marché américain et européen : des différences notables
Ces choix tranchés ont plus d’impact sur le marché américain, qui privilégie les grosses voitures, que sur le marché européen. En effet, Volkswagen propose une version hybride rechargeable de sa Passat et envisage une hybridation légère de la nouvelle génération de la Golf. De son côté, GM prévoit de lancer une vingtaine de modèles 100% électriques dans les quatre prochaines années.
L’hybride comme transition vers l’électrique
Certains constructeurs, comme Renault et PSA, sont plus prudents vis-à-vis de l’hybride, mais envisagent tout de même de l’adopter progressivement dans les mois à venir. Pour eux, l’hybride pourrait représenter un premier pas vers l’électrique. En effet, selon Klaus Frölich, responsable de la recherche et du développement chez BMW, les clients ne sont pas encore prêts à passer directement à une voiture électrique en raison de son prix plus élevé et de l’autonomie limitée, ainsi que du manque d’infrastructures de recharge.
L’électrique en pleine croissance
Malgré des volumes encore modestes, le marché de la voiture électrique est en pleine croissance. Au premier semestre 2019, les immatriculations ont augmenté de 46%, avec un total de 21 006 immatriculations enregistrées, et la Renault Zoe en tête des ventes. Quant à l’hybride rechargeable, il a connu une hausse de 20% sur la même période, malgré une baisse de 7% en juin dernier.
L’avenir de l’automobile est donc en pleine mutation, entre l’hybride et l’électrique. Chaque constructeur doit faire des choix stratégiques pour répondre aux attentes des consommateurs et aux normes environnementales. Quoi qu’il en soit, la transition énergétique est en marche et il reste à voir quelle technologie prévaudra dans les années à venir.
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