L’industrie automobile canadienne a connu une période de déclin ces dernières années, mais de nouvelles opportunités pourraient inverser cette tendance. L’électrification et l’autonomisation des véhicules pourraient bien être les clés du renouveau de ce secteur autrefois prospère.
Un déclin progressif, mais un secteur essentiel de l’économie
Depuis une vingtaine d’années, l’industrie automobile canadienne a subi un déclin progressif, notamment au profit du Mexique qui bénéficie d’un accord de libre-échange depuis 1994. Le Canada a perdu cinq usines d’assemblage depuis 2000 et sa production de véhicules a diminué de plus de moitié entre 2000 et 2020. Cependant, l’industrie automobile reste un secteur essentiel de l’économie canadienne, créant plus de 150 000 emplois directs et 500 000 emplois indirects. Les cinq principaux constructeurs automobiles présents au Canada ont produit près de 2 millions de véhicules en 2019. L’écosystème de près de 700 fournisseurs de pièces joue un rôle vital dans la dynamique de l’industrie automobile au Canada.
Une intégration croissante dans les chaînes de valeur nord-américaines
L’industrie automobile canadienne dépend étroitement des partenaires nord-américains, tant en termes de production que de demande. Le Canada est un exportateur important de véhicules, mais cette situation s’explique surtout par l’intégration avancée de ce secteur dans les chaînes de valeur nord-américaines. En effet, en 2020, 90% de ses exportations étaient destinées aux États-Unis. Cette concentration se retrouve notamment dans la chaîne d’approvisionnement et d’assemblage des industries automobiles du corridor Ontario-Michigan. La récente entrée en vigueur de l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique a renforcé cette intégration régionale, tout en imposant une teneur régionale de 75% dans la production automobile.
La transition vers l’électrification et l’autonomie
L’industrie automobile canadienne fait face à des défis, mais elle se tourne vers l’avenir en misant sur l’électrification et l’autonomisation des véhicules. Le Canada connait une lente adoption des véhicules zéro-émissions (VZE), représentant seulement 4,6% des véhicules immatriculés au premier trimestre 2021. Cependant, le gouvernement fédéral a annoncé l’interdiction de la vente de véhicules légers à essence d’ici 2035, et des aides incitatives ont été mises en place pour encourager l’achat de VZE. Des investissements importants ont également été annoncés par les constructeurs automobiles tels que GM, Ford et Stellantis pour développer des véhicules électriques au Canada. Parallèlement, des projets pilotes pour les véhicules autonomes et connectés sont en cours dans différentes provinces canadiennes.
L’industrie automobile canadienne est à un tournant de son histoire. L’électrification et l’autonomisation des véhicules offrent de nouvelles opportunités pour relancer ce secteur et maintenir sa place essentielle dans l’économie canadienne. Avec les investissements des constructeurs automobiles et le soutien des gouvernements, l’industrie automobile canadienne se prépare à un avenir prometteur et plein d’innovations.