Le cobalt est un composant essentiel des batteries de nos smartphones, tablettes et voitures électriques. Cependant, saviez-vous que la majeure partie de ce précieux métal est extrait dans des conditions déplorables, parfois même par des enfants ? C’est ce que révèle un rapport publié récemment par Amnesty International et l’Observatoire africain des ressources naturelles.
Des Mines Artisanales et des Conditions Atroces
Selon les estimations, un quart du cobalt exporté provient de mines artisanales situées au sud de la République démocratique du Congo (RDC). Les mineurs travaillent sans aucune protection, exposant ainsi leur peau et leurs poumons aux poussières irritantes du cobalt. Ils utilisent des outils rudimentaires pour extraire le métal précieux, et les accidents, tels que les effondrements de puits et de galeries, sont fréquents, causant la mort de plusieurs travailleurs chaque année.
Le rapport souligne également que les enfants ne sont pas épargnés par ces conditions atroces. Certains d’entre eux trient le cobalt en surface, tandis que d’autres descendent dans les boyaux sombres et sans air pendant des heures. En plus des dangers physiques, les enfants sont également exposés à la violence des adultes, y compris des violences sexuelles.
Les Grands Noms de l’Industrie Engagés
Il est important de savoir qui achète ce cobalt issu de la RDC. Selon le rapport, une entreprise chinoise, la Congo Dongfang Mining, est le principal client des marchés congolais. Elle fournit ensuite le cobalt à trois fabricants de composants de batteries en Chine et en Corée du Sud. Ces fabricants vendent ensuite leurs composants à des entreprises technologiques et automobiles bien connues, telles qu’Apple, Microsoft, Samsung, Sony, Daimler et Volkswagen. Étonnamment, certaines de ces entreprises ne savent même pas d’où provient le cobalt utilisé dans leurs produits.
L’Appel à l’Action
Amnesty International et l’Observatoire africain des ressources naturelles exhortent donc ces multinationales à enquêter sur leurs chaînes d’approvisionnement et à vérifier si le cobalt est extrait dans des conditions dangereuses ou en recourant au travail des enfants. De plus, ces entreprises doivent renforcer la transparence quant à leurs fournisseurs. Les ONG insistent sur le fait que simplement mettre fin à une relation commerciale avec un fournisseur ou décréter un embargo sur le cobalt ne suffit pas. Il est primordial que ces entreprises agissent pour remédier aux souffrances endurées par les victimes d’atteintes aux droits humains.
Il est grand temps que les grandes marques assument leur part de responsabilité dans l’extraction des matières premières qui rendent leurs produits si lucratifs. Des millions de personnes bénéficient des avantages des nouvelles technologies, sans se préoccuper de la manière dont elles sont fabriquées. Il est temps pour nous tous de changer cela.
Photo: Amnesty International