Charles Ballerait, l’unique artisan coutelier de la capitale française, est bien plus qu’un simple forgeron. Ancien scénariste, il a suivi sa passion pour la forge et a donné à Paris son couteau régional, surnommé “le couteau du gentleman de l’apéro”. Son atelier est situé dans la charmante cour de l’Industrie, un ensemble architectural du XIXe siècle dédié aux activités artisanales et artistiques.
Une reconversion inattendue
Charles Ballerait nous fait part de son parcours atypique, passant de scénariste à coutelier. Après une dizaine d’années à travailler seul derrière un écran, il ressentait le besoin de donner vie à ses créations avec ses propres mains. Fan d’heroic fantasy, son attrait pour la forge s’est rapidement transformé en fascination. Bien qu’initialement intéressé par la fabrication d’épées, il a décidé de se former auprès d’un coutelier d’art et a finalement choisi de se spécialiser dans la fabrication de couteaux.
La naissance du Petit Parisien
C’est en constatant que chaque région avait son propre couteau régional que Charles Ballerait a eu l’idée de créer le “Petit Parisien”. Il a décidé d’orienter la lame vers le bas, offrant ainsi une option non violente. Il s’est avéré que ce type de tranchant était utilisé par les marins, car il est plus difficile à transpercer, ce qui est plus sûr en mer. De plus, ce choix est un clin d’œil à l’histoire de Paris, car les premiers habitants de la ville étaient des marins. Leur devise, “Fluctuat nec mergitur” (“Flotte mais ne sombre pas”), est devenue la devise de Paris et leur navire orne son blason.
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Un lieu historique
La cour de l’Industrie, située au 37 bis de la rue de Montreuil à Paris, est un lieu historique. Il s’agit d’une des dernières cours industrielles du XIXe siècle. Composée de huit bâtiments répartis sur trois cours, elle abritait autrefois des ateliers au rez-de-chaussée et des logements à l’étage. Le quartier du Faubourg-Saint-Antoine, où se trouve la cour, a toujours été le berceau d’artisans du bois. Après une réhabilitation minutieuse de 2011 à 2017, cet ensemble est désormais dédié aux activités artistiques et artisanales.
La fierté de perpétuer un métier millénaire
En tant que seul fabricant de couteaux à Paris, Charles Ballerait est conscient du statut rare de son métier. La coutellerie est en voie de disparition et il se réjouit de participer à sa préservation. Il constate même que son travail inspire de nouvelles vocations chez les aspirants artisans. Les demandes de reconversion et d’apprentissage affluent régulièrement. Bien qu’il soit actuellement le seul à exercer ce savoir-faire dans la capitale, il pressent que d’autres suivront ses traces à l’avenir.
Site web de Charles Ballerait : www.ballerait-coutelier.fr
Par MAGALI PERRUCHINI
Photographie de couverture : JULIEN MIGNOT
