Si les ventes de véhicules électriques ont légèrement reculé en juin sur le Vieux Continent, la situation des hybrides rechargeables est bien plus sombre. Et si c’était déjà la fin pour cette technologie ?
Des ventes en baisse en France et en Europe
En examinant de près les chiffres de ventes, on peut se poser des questions sur les voitures hybrides rechargeables. Alors que les immatriculations des modèles électriques ont augmenté de 28,7 % depuis le début de l’année en France, les ventes des hybrides rechargeables ont reculé de 12,5 % de janvier à juin et de 25,9 % le mois dernier. Même les modèles les plus populaires, comme le Peugeot 3008 et le Renault Captur, ont connu une baisse significative des ventes. En comparaison, les véhicules hybrides “auto-rechargeables” et les micro-hybrides ont connu une progression de 7,2 % au premier semestre.
La situation est similaire dans les autres principaux marchés européens. En Allemagne, les ventes ont diminué de 16 % en juin. Au Royaume-Uni, il se vend 2 modèles électriques pour tout véhicule hybride rechargeable écoulé, alors qu’ils étaient encore en concurrence en 2019. En Espagne, la demande n’a jamais réellement décollé. Cela soulève des inquiétudes pour cette alternative énergétique qui n’a même pas encore véritablement percé.
Les 10 modèles hybrides rechargeables les plus vendus en France au cours des 6 premiers mois de l’année
- Peugeot 3008 : 6 461 exemplaires, -30,8 %
- Peugeot 308 : 3 747 exemplaires
- Mercedes GLC : 3 232 exemplaires, +19,4 %
- Citroën C5 Aircross : 3 231 exemplaires, -18,1 %
- DS 7 Crossback : 2 282 exemplaires, -26,2 %
- Hyundai Tucson : 1 983 exemplaires, +38,6 %
- BMW X3 : 1 884 exemplaires, +95,2 %
- Renault Captur : 1 862 exemplaires, -65,3 %
- MG EHS : 1 770 exemplaires, +100,5 %
- Volvo XC40 : 1 641 exemplaires, -39,4 %
Pourquoi cette baisse des ventes ?
Les raisons expliquant ce désintérêt sont assez simples. Tout d’abord, les modèles hybrides rechargeables ont mauvaise presse ces derniers temps. Les études remettant en question leurs arguments écologiques se multiplient. On leur reproche notamment d’utiliser trop de carburant dans certaines situations, un problème qui concerne particulièrement les modèles hybrides rechargeables diesel. De plus, leur poids plus élevé que celui des hybrides non rechargeables joue en leur défaveur. Certains constructeurs ont également utilisé les PHEV pour réduire leurs émissions de CO2 et respecter les normes de l’UE, ce qui a été perçu comme une manipulation des chiffres.
Mais surtout, la principale difficulté rencontrée par ces voitures aujourd’hui est le fait qu’elles ne seront plus autorisées à la vente en 2035, tout comme les modèles thermiques et hybrides. Les gouvernements, dont celui de la France, avaient initialement envisagé de sauvegarder au moins les voitures hybrides rechargeables, mais ils ont finalement validé un projet de loi interdisant leur vente, suite à leur mauvaise réputation. Les constructeurs se concentrent donc sur les modèles 100 % électriques et n’hésitent pas à le faire savoir. Cette désaffection envers la technologie se reflète également au niveau des États. En France, par exemple, un récent décret réserve désormais le bonus CO2 maximal de 6 000 € aux voitures “dont le taux d’émission de dioxyde de carbone est égal à 0 gramme par kilomètre”. Auparavant, certaines voitures hybrides rechargeables étaient éligibles à un superbonus car elles émettaient moins de 20 g/km, comme les voitures électriques. Les temps ont changé, et il est presque certain que les PHEV, bien qu’ils continueront à se vendre, ne connaîtront plus la même croissance que les véhicules 100 % électriques.