L’Allemagne souhaite avoir 15 millions de voitures électriques sur les routes d’ici 2030. Mercedes a également pour objectif de devenir une marque entièrement électrique d’ici cette date. Pour Audi, ce sera 2033. Ces dernières années, les ambitions se sont multipliées, mais il est clair que les conditions internationales et le marché automobile ne sont pas favorables aux trois grands groupes. De plus, l’arrêt soudain des bonus pour l’achat de véhicules électriques a porté un coup dur à cette transition. L’Allemagne peut-elle encore rêver d’un tiers de voitures électriques ? Actuellement, il y a 49 millions de voitures immatriculées en Allemagne, dont à peine un million sont électriques.
Trop haut de gamme ?
Il est normal de ne pas voir beaucoup de modèles compacts et accessibles chez BMW, Mercedes ou Audi, car ces marques se concentrent principalement sur le premium. Cependant, jusqu’à présent, elles ont peut-être un peu trop privilégié les modèles haut de gamme. Leurs gammes actuelles sont majoritairement composées de voitures chères et donc destinées à un public restreint. Or, pour atteindre l’objectif de 15 millions de voitures électriques, il faudrait des modèles plus accessibles. Cette équation semble insoluble, tant pour le gouvernement que pour les marques elles-mêmes.
Le manque d’électriques par segment
Le tableau ci-dessous, présenté par Inovev, met en évidence le manque de voitures électriques dans les segments les plus populaires. Dans le segment A, il n’est pas surprenant de ne pas voir de modèles allemands, excepté la e-Up! de Volkswagen. À partir de 2025, le segment B sera un peu mieux représenté avec la gamme ID.2 de Volkswagen.
Il sera difficile de vendre un million de voitures électriques par an uniquement avec des modèles chers © DR
Mais le segment le plus inquiétant est celui des berlines du segment C. Ni Audi, ni BMW, ni Mercedes ne semblent pressés de lancer des versions électriques de l’A3, de la Série 1 ou de la Classe A. Mercedes est peut-être la seule marque à tenter timidement cette transition avec la nouvelle CLA, qui sera dévoilée l’année prochaine. Cependant, les prix seront encore trop élevés pour atteindre les volumes espérés à moyen terme. La stratégie axée sur le haut de gamme atteindra-t-elle ses limites ? Si la rentabilité est au rendez-vous, comment les constructeurs justifieront-ils une baisse des volumes de ventes chaque année à long terme ? L’objectif de tout électrifier avec les chiffres de vente d’avant Covid semble pour l’instant illusoire.
A quand une Audi A3 électrique ? © L’Automobile Magazine
