Les vieilles voitures suisses ont un destin bien particulier. Une grande partie d’entre elles est exportée vers d’autres pays, où elles retrouvent une seconde vie. Ces véhicules, qui ont souvent subi des accidents, sont soigneusement sélectionnés avant d’être revendus à l’étranger. Toutefois, il convient de rester vigilant car certains commerçants peu scrupuleux bricolent ces voitures endommagées afin de mieux les vendre, au détriment de la sécurité des conducteurs.
En 2020, pas moins de 156 293 voitures d’occasion suisses ont été exportées par des centaines de revendeurs disséminés à travers le pays. Selon les données de la Fondation Auto Recycling Suisse (FARS), 30 % de ces exportations ont eu lieu en Afrique, 26 % dans les Balkans, 23 % en Europe de l’Ouest et 19 % en Europe de l’Est. La majorité de ces voitures exportées avait une valeur inférieure à 3000 francs suisses. Quant aux véhicules de luxe tels que les BMW et les Mercedes, ils trouvent principalement preneur dans les pays arabes.
Les exigences et les contrôles en Suisse sont stricts, ce qui incite les propriétaires à renouveler régulièrement leur voiture. La durée de vie moyenne d’une première voiture en Suisse varie de dix à quinze ans. Le commerce des voitures d’occasion permet donc à ces véhicules de trouver une seconde vie à l’étranger. Cette pratique présente un avantage écologique car elle permet de rentabiliser l’investissement en ressources et en énergie nécessaire à la construction de ces voitures. Cependant, il est important de noter que la plupart de ces voitures d’occasion ont un système de nettoyage des gaz d’échappement peu performant, correspondant aux normes Euro 3 ou Euro 4, alors que l’Europe est aujourd’hui aux normes Euro 6.
De nombreuses entreprises suisses et étrangères sont actives dans ce secteur. Elles achètent des voitures d’occasion auprès de concessionnaires, de garages et de particuliers, souvent par le biais de sites internet spécialisés. Les compagnies d’assurances collaborent également avec ces entreprises, en leur fournissant des voitures accidentées, parfois même classées comme “dégât total”.
Pour beaucoup de propriétaires suisses, il est plus avantageux de se débarrasser d’une voiture en mauvais état plutôt que de la réparer, car le coût de la main-d’œuvre est beaucoup plus élevé en Suisse qu’en Afrique, dans les Balkans ou en Europe de l’Est.
Du point de vue écologique, il est plus judicieux de réutiliser ces véhicules d’occasion plutôt que de les éliminer. En effet, le coût environnemental lié à la fabrication d’une voiture est souvent plus important que l’économie réalisée lors du remplacement précoce d’un véhicule.
Cependant, il est essentiel de respecter les règles en matière de démontage de ces voitures. En effet, si le démontage n’est pas effectué correctement, cela peut représenter un danger pour la santé et l’environnement en raison des nombreux liquides et gaz polluants présents. Seuls les véhicules en bon état de fonctionnement et peu endommagés peuvent être exportés en tant que biens d’occasion, conformément aux procédures normales du commerce de marchandises.
En conclusion, le destin des vieilles voitures suisses est souvent étranger. Grâce à un réseau de revendeurs actifs à l’échelle internationale, ces véhicules retrouvent une seconde vie dans d’autres pays. Cette pratique présente des avantages écologiques et permet de rentabiliser l’investissement initial, tout en offrant des opportunités économiques aux pays destinataires.