Le don d’ovocytes est une option à considérer lorsque la réserve ovarienne est gravement altérée, souvent due à l’âge. Il peut également être envisagé en fonction de l’historique médical ou après une série d’échecs en procréation médicalement assistée (PMA).
Cependant, il est important de prendre le temps de réfléchir car il s’agit de bénéficier des ovocytes d’une donneuse qui seront fécondés avec le sperme du conjoint. L’embryon ainsi formé sera ensuite transféré dans l’utérus de la patiente et se développera dans près de 40 à 50% des cas, donnant lieu à une grossesse qui sera génétiquement celle du couple, mais avec la contribution génétique d’une autre femme.
Prendre le temps de réfléchir : est-ce que le don d’ovocytes est la bonne option ?
Il n’y a aucune obligation dans un sens ou dans l’autre : seule compte ce qui est le mieux pour le couple, en fonction de son histoire personnelle, familiale et de l’approche qu’il souhaite adopter vis-à-vis de l’enfant, que ce soit garder cette information secrète ou non, etc.
L’utérus n’est pas impacté par l’âge, ce qui permet donc une période de réflexion nécessaire. Une consultation avec un psychologue spécialisé peut permettre d’explorer tous les aspects de cette possibilité. Au cours de ma carrière, j’ai vu des couples changer d’avis après réflexion, qu’ils aient initialement souhaité un don d’ovocytes ou non.
Comment se déroule une grossesse après un don d’ovocytes ?
L’expérience montre que la grossesse, grâce aux échanges qui se produisent entre la gestante et le fœtus, ainsi que l’accouchement et le projet d’amour, sont plus forts que la génétique stricte. De nombreuses études scientifiques révèlent d’ailleurs l’importance de l’épigénétique, c’est-à-dire de l’environnement (affectif et physique) sur l’expression des gènes du futur enfant.
Comment est choisie la donneuse pour le don d’ovocytes ?
Le choix de la donneuse répond à deux objectifs :
- Éviter tout risque de maladie en tenant compte de l’histoire médicale personnelle et familiale de la donneuse et du conjoint.
- Favoriser l’homogénéité physique en tenant compte de la couleur de peau et de l’aspect physique (taille, poids).
La législation concernant le don d’ovocytes varie d’un pays européen à l’autre. Dans certains pays comme l’Espagne ou la République Tchèque, le don d’ovocytes est anonyme, tandis que dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne ou la Belgique, le don d’ovocytes n’est pas forcément anonyme et la donneuse peut même choisir de divulguer son identité.
Depuis la dernière révision de la loi de Bioéthique en France en 2021, il existe une levée de l’anonymat avec un accès aux origines. La loi prévoit que l’anonymat est maintenu vis-à-vis du couple receveur et de la société, mais que l’enfant a accès à ses origines à sa majorité.
Quoi qu’il en soit, en ce moment, la receveuse doit avoir moins de 43 ans pour être prise en charge. La liste des établissements autorisés à réaliser le don d’ovocytes est accessible sur le site de l’Agence de Biomédecine. Cependant, il faut prévoir une attente d’environ un an car le manque de donneuses en France est principalement dû à un manque d’information.
En raison des délais d’attente souvent longs, de nombreuses femmes de plus de 38 ans choisissent de bénéficier d’un don d’ovocytes à l’étranger.
Il est cependant important de ne pas se faire implanter un nombre élevé d’embryons, surtout chez les femmes plus âgées, car les grossesses multiples doivent être évitées.