L’avenir des véhicules électriques reste encore incertain, malgré les prévisions optimistes des cabinets de conseil. Bien que les chiffres montrent une croissance spectaculaire, avec une augmentation de 67 % des ventes mondiales en 2018, suivie d’une augmentation de 58 % en 2017, la question demeure : quand les ventes de véhicules électriques décolleront-elles réellement ?
Une croissance impressionnante, mais insuffisante
Malgré les investissements massifs consentis par les constructeurs automobiles (145 milliards d’euros selon le cabinet IHS et l’ONG Transport & Environnement), les ventes de véhicules électriques sont encore loin d’être à la hauteur. En 2018, seulement 2,2 millions d’unités (voitures électriques à batterie et hybrides rechargeables) ont été vendues dans le monde, représentant à peine 3,8 % du marché mondial. En Europe, avec 408 000 voitures “vertes” livrées en 2018 et 260 000 au cours de la première moitié de 2019, cela ne représente que 2,7 % du marché. Ces chiffres sont encore loin des prévisions optimistes d’une part de marché de 19 % en 2025 selon AlixPartners, voire de 40 % en 2023 selon PwC.
Les obstacles à surmonter
Le directeur de la recherche chez BMW, Klaus Fröhlich, a remis en question la demande des consommateurs européens pour les véhicules 100 % électriques en déclarant publiquement qu’elle était tout simplement nulle. Les obstacles au décollage du marché sont bien connus. L’insuffisance de l’offre de modèles électriques sera bientôt résolue avec l’arrivée d’un plus grand choix de véhicules sur le marché. En effet, selon T & E, 176 modèles seront disponibles à la vente en Europe en 2020 et 214 en 2021.
Le prix des véhicules électriques, autre obstacle fréquemment évoqué, devrait également disparaître dans un avenir proche. Grâce à la baisse du coût des batteries liée aux progrès technologiques et aux économies d’échelle, le surcoût par rapport aux voitures diesel ou à essence devrait diminuer dans les années à venir. De plus, en prenant en compte le coût d’utilisation du véhicule, notamment les économies d’entretien et de carburant, les véhicules électriques pourraient devenir encore plus avantageux économiquement.
Le défi de l’infrastructure
Malgré une autonomie de plus en plus élevée pour les voitures électriques, dépassant les 500 kilomètres pour certains nouveaux modèles, la crainte de la panne reste un frein à l’achat pour de nombreux consommateurs. Les réseaux de recharge sont encore insuffisants pour répondre à la demande croissante. L’association des constructeurs européens (ACEA), en collaboration avec l’association des électriciens (Eurelectric) et T & E, a récemment appelé les autorités européennes à faciliter l’installation et le financement des bornes de recharge. Eurelectric estime qu’il faudra 1,2 million de points de recharge d’ici 2025 pour faire face à la demande, soit une augmentation significative par rapport aux 161 000 points de recharge déjà recensés par l’Avere (Association européenne pour l’électromobilité).
En conclusion, bien que le marché des véhicules électriques connaisse une croissance impressionnante, il reste encore de nombreux défis à relever avant de voir une véritable explosion des ventes. L’offre de modèles électriques doit s’élargir, les prix doivent baisser et l’infrastructure de recharge doit être améliorée pour répondre aux besoins des consommateurs. Une fois ces obstacles surmontés, le futur des véhicules électriques sera prometteur et bénéfique aussi bien pour l’environnement que pour les consommateurs.