Le Jamais Content – La liberté de ne pas acheter une voiture électrique

Le Jamais Content – La liberté de ne pas acheter une voiture électrique

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Cet été, notre spécialiste des plaintes a visiblement atteint son seuil de tolérance concernant la menace du grand remplacement électrique.

Les beaux jours touchent à leur fin, ce qui signifie pour moi la fin de la saison des barbecues. Presque un soulagement. Outre la surabondance de viande carbonisée, je commence à en avoir assez des discussions impromptues sur les voitures électriques autour des braises.

En famille ou entre amis, tout le monde sait que je suis un passionné d’automobile. Cela en fait donc le sujet de conversation incontournable. Il y a quelques années, on me demandait “quand est-ce que les voitures autonomes seront disponibles ?”. Maintenant, la question est “faut-il croire en la voiture électrique ?”. Et c’est parti pour un mini-débat au milieu des volutes de fumée.

Autour du barbecue, certains sont convaincus par les voitures électriques et en possèdent déjà une. Mais il y a toujours ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Et ils commencent de plus en plus à exprimer leur opinion, peut-être parce qu’ils se sentent maintenant dans le camp de la résistance.

Cet été, j’ai lu les résultats d’un sondage réalisé par l’opérateur Electra, qui confirmaient cette tendance. Plus de Français sont prêts à passer à la voiture électrique, mais parmi ceux qui ne le souhaitent pas encore, les réticences à l’achat ont augmenté. Le manque d’autonomie a été cité par 63 % des sondés qui ne veulent pas passer à l’électrique, contre 51 % l’année précédente. La difficulté à trouver des points de charge était également en hausse, passant de 40 à 45 %.

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Ces réticences sont plutôt curieuses, alors que l’offre de voitures électriques s’améliore, avec des modèles plus abordables (comme la Dacia Spring et la MG4) et une meilleure infrastructure de bornes de recharge le long des axes routiers et près des commerces.

Il y a une certaine logique dans ces résultats. La proportion de personnes souhaitant rester avec des voitures thermiques diminue, ce qui renforce l’opposition à l’électrique. Les réfractaires deviennent de plus en plus réfractaires, comme l’a souligné Automobile-Propre.

Alors que nous dégustions un verre de rosé, les commentaires autour du barbecue ont vite pris de l’ampleur. J’ai même entendu “de toute façon, c’est une erreur, on reviendra aux voitures thermiques, j’en suis sûr”. Heureusement, la plupart du temps, j’entends plutôt des commentaires plus nuancés du genre “je veux bien, mais comment je fais ?”. C’est une façon de se dédouaner.

C’était le cas lors d’une discussion avec un artisan qui utilise quotidiennement une camionnette. Il est vrai que, pour le moment, il est difficile pour lui de passer à l’électrique. Mais je lui ai expliqué qu’il pourrait tout à fait le faire pour son deuxième véhicule. Et j’ai ajouté que personne ne l’y obligeait en réalité. Car oui, si vous ne voulez pas d’une voiture électrique, bonne nouvelle : personne ne vous force à en acheter une. Ni à en dire du mal.

Cela me fait penser à ces personnes qui se précipitent dans les commentaires sous un article consacré à un chanteur ou à un humoriste pour dire qu’elles n’ont jamais aimé ses chansons ou jamais ri à une seule de ses blagues. Heureusement, personne ne les oblige à aller le voir en concert… ou même à lire l’article consacré à cet artiste qu’elles n’aiment pas. Mais visiblement, elles se sentent tentées de dire qu’elles détestent. Nous avons la même chose sous les articles sur les voitures électriques.

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Mais en creusant un peu avec ceux qui ne veulent pas de voiture électrique, on se rend compte qu’il y a souvent de la mauvaise foi et des excuses fallacieuses. Cela montre un manque de connaissance de l’offre, de l’utilisation des voitures électriques, voire de la réglementation, comme la menace des zones à faibles émissions (ZFE). Mais les ZFE n’ont jamais été obligatoires pour les voitures électriques.

Certains ont donc l’impression qu’on leur met déjà un couteau sous la gorge avec la voiture électrique. Il est vrai que cette impression n’est pas complètement infondée, puisque l’Europe a décidé de passer quasiment à l’électrique d’ici 2035. Mais il reste douze ans ! Aujourd’hui, de plus en plus d’acheteurs optent pour la location plutôt que pour un achat. Cela fait quatre contrats de location sur trois ans, quatre changements de voiture !

Cet été, j’ai été témoin de cela avec un proche qui a changé son SUV urbain à la fin d’un contrat de location. Il a repris le même modèle, mais cette fois en version hybride rechargeable. C’est une solution que je lui avais suggérée il y a trois ans déjà, sachant que son utilisation était compatible. Mais il ne l’avait pas choisie, rebuté par l’idée de devoir brancher sa voiture. Trois ans plus tard, il me raconte fièrement autour du barbecue qu’il peut faire tous ses trajets de la semaine en électrique et qu’il peut partir plus loin en utilisant le moteur thermique. C’est incroyable… Je me dis déjà qu’il passera à la voiture entièrement électrique lors de son prochain contrat de location.

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Pour ceux qui achètent leur voiture comptant, douze ans est largement assez de temps pour trouver un nouveau modèle thermique neuf, sans oublier le marché de l’occasion. Si vous ne voulez pas d’une voiture électrique, cela ne pose aucun problème. Il y a encore un large choix de véhicules essence ou diesel, du modèle citadin au SUV, il existe encore des voitures de plaisir fonctionnant à l’essence sans plomb.

Donc, autour du barbecue, il est encore trop tôt pour me fatiguer avec la menace du grand remplacement électrique. Et lorsque j’ai envie de savourer tranquillement ma saucisse, je lance simplement “as-tu vu le prix du carburant ces temps-ci ? C’est fou !”.

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