L’ONG Transport & Environment (T&E) a récemment publié une étude qui remet en question le caractère avantageux des contrats de location de voitures électriques. Selon cette étude, ces contrats sont souvent plus coûteux que ce à quoi on pourrait s’attendre. Une situation qui ne facilite pas la transition vers les véhicules électriques à 100%.
Des tarifs plus élevés que prévu
Cette observation concerne les offres de leasing, le crédit-bail, ainsi que les locations longue durée (LDD) et les locations avec option d’achat (LOA). On pourrait penser qu’un leasing sur une voiture électrique est plus cher qu’un leasing sur une voiture thermique, étant donné que les voitures électriques sont généralement plus coûteuses. Cependant, cela ne prend pas en compte le fonctionnement réel de ces formules de location. Le montant des loyers est surtout déterminé par la valeur résiduelle du véhicule une fois qu’il est récupéré par le loueur. Les durées des contrats peuvent varier de 12 à 36 mois, voire plus.
Les organismes de leasing jouent la prudence
Les organismes de leasing adoptent une attitude prudente vis-à-vis des modèles 100% électriques. Par conséquent, ils prévoient une décote beaucoup plus importante que celle observée sur le marché de l’occasion. Mais ce sont les clients, particuliers ou entreprises, qui en paient le prix. Ainsi, cet excès de prudence de la part des différents acteurs de la location (banques, sociétés spécialisées ou constructeurs) se répercute sur les flottes d’entreprises et les particuliers.
Etude T&E sur le leasing de voitures électriques. // Source : Transport & Environment
D’après l’étude de T&E, “le loyer mensuel demandé par les sociétés de leasing pour une location de longue durée est en moyenne 56% plus élevé pour un véhicule électrique (VE) que pour un véhicule thermique équivalent”. Pour la France, l’ONG donne l’exemple de la Peugeot e-208 par rapport à son équivalent thermique : “le loyer moyen mensuel d’une Peugeot e-208 s’établit à 547€, contre 355€ pour le modèle essence”. Il est important de préciser que ces offres de location ne correspondent pas à celles proposées directement par le constructeur sur son site Internet, mais à celles d’autres organismes de leasing interrogés par l’ONG en tant que client mystère. Les offres LOA/LLD proposées par le constructeur sont souvent plus avantageuses, à quelques exceptions près.
L’analyse de T&E, basée sur plus de 2,7 millions de prix sur les cinq plus grands marchés automobiles sur une période de cinq ans, montre que la valeur de revente des voitures électriques se rapproche de plus en plus de celle des modèles thermiques. La différence de traitement appliquée aux voitures électriques n’est donc plus justifiée.
Un contexte faussé par un marché de l’occasion en tension
L’étude de T&E montre que la valeur des voitures électriques d’occasion est actuellement plus élevée qu’il y a quelques années. Depuis la pandémie de Covid-19, le marché de l’occasion récente (moins de 3 ans) a connu un essor en raison de la baisse des livraisons de véhicules neufs. Cette situation a créé une sorte de spéculation sur le marché de l’occasion. Les stocks sont bas et la demande est forte.
Cependant, il est incertain que la valeur résiduelle des voitures électriques reste aussi élevée à long terme. Les entreprises de leasing doivent trouver un juste équilibre entre une posture particulièrement pessimiste sur les valeurs résiduelles et celle trop optimiste d’un marché de l’occasion où la demande est difficile à satisfaire.
Conclusion
Les offres de location (LOA/LLD/crédit-bail) connaissent un succès croissant auprès des particuliers et des entreprises. Notre conseil : comparez les offres que vous obtenez, y compris les petites lignes concernant les conditions de reprise et les frais de fin de contrat, qui peuvent s’ajouter au coût total. La location offre une certaine souplesse, mais elle peut souvent être plus onéreuse que l’achat.
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