Le marché automobile mondial connaît des évolutions importantes en 2015, avec des signes prometteurs de croissance dans les marchés traditionnels tels que l’Europe et les États-Unis. Pendant ce temps, les marchés émergents connaissent une période difficile. Jetons un coup d’œil aux dernières tendances qui façonnent l’industrie automobile.
Ralentissement dans les marchés émergents, croissance dans les marchés matures
Selon le rapport “L’auto dans tous ses états” d’Euler Hermes, les marchés émergents, tels que la Chine, le Brésil et la Russie, connaissent un ralentissement considérable avec une contraction attendue des ventes. En Chine, la croissance des ventes devrait chuter à 3%, bien en deçà des 10% enregistrés l’année précédente. De même, les immatriculations au Brésil devraient chuter de 14% en 2015, tandis que les ventes en Russie devraient diminuer de 36%. Cependant, l’Inde connaît une croissance modeste de 6% qui ne suffit pas à dépasser les niveaux de production de 2011.
En revanche, les États-Unis et l’Europe affichent une croissance stable des ventes automobiles. Les immatriculations aux États-Unis ont atteint des niveaux d’avant crise grâce à une sixième année consécutive de hausse. De même, le marché automobile européen continue à se redresser avec une croissance des ventes attendue à 5%. Le Royaume-Uni se démarque avec une augmentation prévue de 5 à 6% des immatriculations en 2015.
Adaptation nécessaire du modèle de production automobile
Le rapport souligne également une évolution dans la répartition géographique de la production automobile. La Chine a connu une croissance spectaculaire de 167% entre 2007 et 2014, tandis que l’Inde et le Mexique ont enregistré des hausses respectives de 70% et 61%. En revanche, les pays producteurs européens, tels que l’Italie, la France et l’Espagne, ont enregistré des résultats médiocres au cours de la même période, avec une baisse significative de leur production.
Malgré cette dynamique, la production automobile mondiale devrait ralentir à seulement 2% en 2015, avant de retrouver un potentiel de croissance annuelle de 3 à 4% dans les prochaines années. Les constructeurs doivent s’adapter aux variations importantes de la demande et gagner des parts de marché dans les secteurs de croissance clés. Cela passe notamment par une adaptation des modèles de production et par l’exploration de nouvelles zones de production réactives, notamment en Europe de l’Est, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et en Amérique latine.
Le marché français en voie de redressement
En France, le marché automobile confirme son redressement, amorcé depuis plus de 2 ans, mais il reste encore du chemin à parcourir pour retrouver les niveaux d’avant crise. Selon les prévisions, une croissance de 4% est attendue en 2015, suivie d’une croissance de 2% en 2016. Il faudra encore plusieurs années pour atteindre les niveaux moyens de vente d’avant crise et absorber les excès générés par la prime à la casse en 2009-2010.
La France se distingue par son taux d’émissions moyen de CO2 inférieur à la moyenne européenne, principalement dû à la demande pour des modèles économiques. Cependant, cela représente un défi pour les constructeurs français, qui font face à une concurrence allemande mieux positionnée sur les véhicules haut de gamme. Malgré cet avantage environnemental, les constructeurs français affichent une rentabilité opérationnelle de seulement 3%, comparée à 7% pour leurs homologues allemands.
En conclusion, le marché automobile mondial est en constante évolution. Les marchés émergents sont confrontés à des défis économiques qui ralentissent leur croissance, tandis que les marchés matures reprennent du terrain. Les constructeurs doivent s’adapter aux variations de la demande et explorer de nouveaux marchés pour assurer leur croissance future. En France, bien que le marché se redresse, il faudra encore du temps avant de retrouver les niveaux d’avant crise et de rivaliser avec les constructeurs étrangers.