Le Maroc est reconnu pour son avancée en termes de transition écologique, notamment grâce à son implication lors de la COP22. Cependant, malgré cette reconnaissance, le marché de l’automobile électrique reste quasi inexistant dans le pays. Contrairement à l’Europe et certains pays arabes, le Maroc a encore beaucoup à faire pour promouvoir les voitures électriques sur son territoire.
Des mesures incitatives en place, mais encore insuffisantes
Le gouvernement marocain a pris certaines mesures incitatives ces dernières années pour encourager l’importation de voitures électriques. Par exemple, les droits de douane ont été considérablement réduits depuis 2010, passant de 17,5% à 2,5%. De plus, la suppression de la taxe spéciale annuelle sur les automobiles est prévue dans le projet de loi de finances 2017 pour les véhicules hybrides. Malgré ces mesures, le marché ne décolle pas.
Créer un écosystème favorable à la transition énergétique
Lors de la COP22, le gouvernement a rassemblé des entreprises telles que Renault-Nissan, Schneider Electric et le groupe M2M pour créer un écosystème favorisant la transition énergétique dans le secteur des transports. L’objectif est que 10% du parc automobile soit constitué de véhicules électriques d’ici 2030. Cependant, pour l’instant, ces discussions n’ont pas abouti à des actions concrètes.
Des ventes encore très faibles
Les concessionnaires automobiles au Maroc font face à des ventes de voitures électriques encore très faibles. Le directeur général de Renault Commerce Maroc, Eric Basset, admet que malgré l’intérêt suscité par la COP22, les ventes restent modestes. De même, le directeur général de Toyota Maroc, Adil Bennani, ne croit pas au tout électrique et ne commercialise que des véhicules hybrides. Selon lui, les Marocains ont peur de la technologie et il est nécessaire de leur prouver que ces voitures sont rentables à long terme.
Des mesures incitatives nécessaires
Pour faire évoluer le marché des voitures électriques au Maroc, Adil Bennani estime qu’il incombe au gouvernement de mettre en place des mesures incitatives. L’exonération de la vignette pour les véhicules hybrides ne suffit pas selon lui, il faudrait une fiscalité plus incitative comme une TVA verte à 5% ou un bonus écologique. Selon un expert, il serait possible de financer ces mesures en imposant un timbre environnemental lors du contrôle technique des véhicules.
L’exemple de la Jordanie
Malgré ses importantes réserves de pétrole, la Jordanie a décidé de développer les énergies renouvelables, notamment dans le secteur automobile. Le pays a investi 91 millions d’euros pour déployer 3 000 stations de recharge solaires à travers le pays et a prévu de vendre 10 000 voitures vertes en 2016. Cette dynamique s’inscrit dans un plan national visant à diversifier les sources d’énergie et à réduire la dépendance aux produits pétroliers.
En conclusion, le Maroc a un potentiel énorme pour développer le marché des voitures électriques, mais des actions concrètes doivent être prises pour créer un écosystème favorable et mettre en place des mesures incitatives. Il est essentiel de convaincre les consommateurs de l’intérêt des voitures électriques à long terme. En s’inspirant d’exemples comme celui de la Jordanie, le Maroc peut prendre des initiatives pour créer un avenir plus écologique et durable dans le secteur de l’automobile.