L’électrification des transports est présentée comme une solution incontournable pour préserver l’avenir de notre planète. Mais est-ce vraiment aussi simple ? Il est important de prendre du recul et d’analyser les différents aspects de cette transition, car l’impact des voitures électriques peut être plus complexe qu’il n’y paraît.
La course aux ressources minières
La transition vers les véhicules électriques a engendré une frénésie sans précédent dans l’exploration des ressources minières nécessaires à cette transition. La demande de minéraux tels que le lithium, le nickel, le cuivre, le cobalt et le graphite a explosé. Selon l’Agence internationale de l’énergie, plus de 200 kilos de ces minéraux sont nécessaires pour fabriquer une voiture électrique, contre seulement 30 kilos pour une voiture à essence.
Malheureusement, les ressources minières déjà identifiées ne seront pas suffisantes pour répondre à cette demande croissante. Les compagnies minières se lancent donc dans des explorations de plus en plus lointaines et vierges de la planète. Cependant, même dans les meilleurs scénarios, la production minière ne pourra pas satisfaire la demande générée par la transition énergétique. Des pénuries de minéraux sont même prévues dès 2024, selon S&P Global Market Intelligence.
Vers les fonds sous-marins
Face à cette pénurie potentielle, certaines entreprises se tournent vers l’exploration minière des fonds sous-marins. Cette idée, considérée comme une hérésie par les environnementalistes, est en train de devenir réalité. L’Autorité internationale des fonds marins, une organisation liée à l’ONU, envisage de donner son feu vert à l’exploration minière dans certaines zones de l’océan Pacifique, en arguant des enjeux climatiques. L’idée est que ces minéraux sont essentiels pour sauver la planète d’un désastre environnemental.
Cependant, que ce soit sur terre ou sous la mer, l’exploitation minière a un impact dévastateur sur l’environnement. Le raffinage des matières premières extraites engendre également une pression supplémentaire sur notre écosystème, quels que soient la source d’énergie ou le procédé utilisé.
Fabrication et émissions
Même si la fabrication de batteries pour les véhicules électriques se veut moins polluante, elle n’est pas sans conséquences. Même dans des pays comme le Québec, où l’hydroélectricité est prédominante, les futures usines de matériaux de batteries seront alimentées au gaz naturel.
D’après la firme McKinsey, les émissions liées à la fabrication des véhicules électriques sont 40 % plus élevées que celles des véhicules à essence, en raison de l’extraction et du raffinage des minéraux nécessaires. De plus, les voitures électriques ne règleront pas les problèmes de congestion routière, une source importante de pollution.
L’électricité fossile
Même si certains pays ont prévu d’interdire la vente de voitures neuves à essence d’ici 2035, la réalité est que la majorité des véhicules électriques seront alimentés par des sources d’énergie fossile. Il est légitime de se demander quels sont les réels bénéfices environnementaux d’une voiture électrique branchée sur un réseau électrique alimenté par du gaz naturel ou du charbon. Il est important de rappeler que cela concerne la plupart des pays.
Bien que les réseaux électriques progressent rapidement dans leur transition énergétique, ils ne sont pas encore suffisamment développés. En 2022, l’énergie solaire et éolienne ne représentait que 12 % de la production totale dans le monde, tandis que le charbon restait la principale source d’électricité avec 36 % de la production totale.
Il est donc crucial de prendre en compte tous ces aspects avant de conclure que les voitures électriques sont la solution miracle pour l’environnement. Leur fabrication, leur approvisionnement en minéraux, ainsi que la source d’énergie utilisée pour les recharger, doivent être pris en considération pour une évaluation juste de leur impact sur notre planète.