La Bible est bien plus qu’un simple livre. Elle est une collection d’écrits variés qui abordent des réalités humaines à travers la relation qu’entretiennent les auteurs avec Dieu. C’est cette trace divine qui est recherchée, que ce soit pour reconnaître sa présence ou dénoncer son absence.
Un livre fondateur
Pour les juifs et les chrétiens, la Bible est un livre sacré qui fait autorité en matière de foi. C’est en lisant la Parole de Dieu, que ce soit de manière individuelle ou collective lors des célébrations, qu’ils trouvent inspiration et guidance. Les textes bibliques ont donné lieu à de nombreux commentaires, et ils continuent de susciter études et discussions.
Les chrétiens considèrent tous les livres de la Bible comme importants, mais les juifs accordent une place particulière aux cinq premiers livres, appelés Torah. Il est intéressant de noter que cette Torah écrite est indissociable de la Torah orale, qui conserve des traditions interprétatives variées.
Des Bibles multiples
Les livres bibliques ont été écrits sur une période de plusieurs siècles et ont d’abord existé séparément avant d’être regroupés dans des ensembles aux compositions variables chez les juifs et les chrétiens (protestants, catholiques, orthodoxes).
Ces différentes Bibles ont de nombreux textes en commun, mais elles ne sont pas identiques en termes de choix et de classement des livres, ce qui peut parfois sembler déroutant. Cependant, le contenu des textes varie peu, à quelques exceptions près.
La Bible hébraïque
Les autorités juives ont retenu uniquement les livres écrits en hébreu, formant ainsi ce que l’on appelle la Bible hébraïque. Ces décisions ont été prises à la fin du Ier siècle de notre ère, suite à la destruction du temple de Jérusalem en 70. Les autorités souhaitaient distinguer clairement et protéger leurs Écritures des écrits rédigés par les juifs de la diaspora de culture grecque et des textes des premiers chrétiens. Ainsi, elles ont fixé le canon de la Bible hébraïque, même si les circonstances exactes de cette fixation restent débattues parmi les historiens.
La Septante
À partir du IIIe siècle avant notre ère, les juifs vivant en diaspora à Alexandrie ont commencé à traduire leurs Écritures en grec, leur langue d’usage. Ils ont également ajouté des livres supplémentaires, plus tard appelés les “deutérocanoniques” ou “apocryphes”. Cet ensemble, connu sous le nom de Septante, diffère de la Bible hébraïque non seulement par le nombre de livres retenus, mais aussi par la langue et leur classement. Il est probable que l’organisation des livres de la Septante soit le fruit du travail des chrétiens qui l’ont utilisée pendant les premiers siècles de l’Église. Aujourd’hui, elle est toujours utilisée par les chrétiens d’Orient.
Les Bibles chrétiennes
Les juifs et les chrétiens ont partagé les mêmes livres pendant les premiers siècles de notre ère. Cependant, dès le Ier siècle, les chrétiens ont ajouté des livres écrits en grec : des témoignages sur la vie de Jésus-Christ (les Évangiles), ainsi que des écrits et des lettres reflétant la vie et la foi des communautés chrétiennes naissantes. Ces textes sont le fruit d’une relecture des Écritures juives à la lumière de la foi en Jésus-Christ. Pour cette Bible chrétienne, dont le canon a été fixé au IVe siècle, on parle rétrospectivement de l’Ancien Testament pour les textes de la Bible hébraïque et de la Septante, et de Nouveau Testament pour ceux qui sont l’expression de la foi chrétienne (Évangiles, lettres et écrits chrétiens).
Les livres deutérocanoniques ou apocryphes
La majeure partie de l’Ancien Testament est commune aux juifs et aux chrétiens, ces derniers reconnaissant comme canoniques les trente-neuf livres de la Bible hébraïque. Les catholiques et les orthodoxes ajoutent à ces livres d’autres textes qui proviennent de la Septante. Les catholiques reconnaissent comme “deutérocanoniques” les livres suivants : Judith, Tobit 1 et 2, les Macchabées, la Sagesse, le Siracide, Baruch, la Lettre de Jérémie, ainsi que les ajouts grecs à Esther et à Daniel. Les orthodoxes reconnaissent en plus de ces sept livres et ajouts d’autres textes de la Septante : 3 Esdras, les 3 et 4 Macchabées, la Prière de Manassé et le Psaume 151. Les protestants ne reconnaissent pas ces livres, qualifiés d’apocryphes, c’est-à-dire de livres secrets ou cachés en grec. Néanmoins, jusqu’au XIXe siècle, tous les Bibles chrétiennes, y compris les Bibles protestantes, incluaient ces livres supplémentaires.
Les traductions
Il existe aujourd’hui de nombreuses traductions des textes bibliques. En effet, dès l’Antiquité, ils ont été traduits dans de nombreuses langues. Certaines de ces traductions ont joué un rôle majeur, comme les Targums (traductions en araméen), la Septante (traduction en grec vers 250 avant notre ère), la Vulgate (traduction en latin de saint Jérôme entre 342 et 420, qui fut la référence pour les Églises chrétiennes pendant plusieurs siècles), ou encore la Peschitta (traduction en syriaque du Ve siècle de notre ère).
Au XVIe siècle, d’importantes traductions de la Bible chrétienne ont été entreprises dans les langues courantes européennes. Puis, à partir du XIXe siècle, grâce à l’essor des missions chrétiennes, la Bible a de nouveau été traduite dans de nombreuses langues non européennes, tandis que les traductions existantes étaient améliorées.
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