Le terme “numérique” a été adopté officiellement par la Commission d’enrichissement de la langue française pour remplacer le mot “digital”. Il tire son origine du latin “numerus” qui signifie “nombre”. Le numérique est un langage basé sur des systèmes binaires (combinaisons de zéros et de uns). Il fait référence à la révolution numérique qui s’est accélérée au tournant du XXIe siècle.
Une révolution comparable à l’imprimerie
La révolution numérique est un événement majeur qui peut être comparé à la découverte de l’imprimerie par Gutenberg au XVe siècle, ou à la révolution industrielle à la fin du XVIIIe siècle. On peut fixer le début de cette révolution à l’invention du modèle par le mathématicien britannique Alan Turing en 1936. Le Colossus, le premier calculateur électronique basé sur le système binaire, a été créé en 1943 dans la banlieue de Londres. Voici quelques dates clés de la révolution numérique :
- 1971 : invention du microprocesseur et premier envoi d’un courriel électronique ;
- 1981 : apparition du premier ordinateur personnel dans les foyers ;
- 1983 : commercialisation du premier téléphone mobile par Motorola ;
- À partir des années 1990, la révolution numérique s’accélère avec la démocratisation d’inventions préalablement conçues, telles que le smartphone, l’ordinateur personnel, les courriels et Internet.
Le numérique est devenu omniprésent
Environ 4,54 milliards de personnes dans le monde utilisent Internet et 5,19 milliards utilisent un téléphone portable. 49% de la population mondiale utilise les réseaux sociaux, avec 3,8 milliards de personnes y accédant via leur mobile. Chaque jour, 293 milliards de courriels sont envoyés dans le monde, en excluant les spams. La France, quant à elle, n’est pas en reste : 83% de sa population est connectée à Internet et 84% possède un smartphone.
L’informatique au service de tous les domaines de la vie
Les usages du numérique sont comparables à ceux de l’imprimerie en 1914 : tous les aspects de l’activité économique, sociale, culturelle, stratégique ou politique sont concernés. On observe également une fracture entre les pays qui ont démocratisé ces usages et ceux qui peinent à les rattraper.
- La vie sociale est profondément impactée par le numérique. Plus de la moitié de la population française lit la presse sous sa forme numérique, 60% des entreprises utilisent le Big Data, et 400 000 étudiants et salariés se forment grâce aux Mooc. Le numérique représente 5,5% du PIB en France. L’État et les collectivités locales ont montré l’exemple en faisant de la France la première place européenne pour l’e-administration. La contestation politique et sociale trouve également un écho sur les réseaux numériques.
- La fracture numérique illustre les disparités de développement. Elle désigne les inégalités d’accès à Internet et aux technologies de l’informatique. Elle touche notamment les zones rurales et les pays pauvres : seulement 28% de la population africaine est connectée à Internet. On parle alors d’illettrisme électronique ou d’illectronisme.
Le fonctionnement du numérique
La diffusion du World Wide Web (Web), des réseaux de télécommunication et la miniaturisation des ordinateurs sont les piliers de la banalisation des objets numériques dans notre société. Les réseaux sont au cœur de cette révolution.
- Internet et le World Wide Web jouent un rôle central dans les réseaux numériques. Le Web est le système hypertexte qui fonctionne grâce à Internet, un réseau informatique mondial basé sur la commutation de paquets. Les protocoles de transfert de données sont les langages qui permettent aux informations de circuler à travers des fibres optiques et des câbles métalliques.
- Les appareils numériques, tels que les ordinateurs, les smartphones, les tablettes, etc., sont le fruit de la révolution matérielle du numérique, inspirée par les travaux d’Alan Turing.
Le numérique a profondément transformé notre monde et continue d’évoluer rapidement. Il est devenu indispensable dans de nombreux domaines de notre vie quotidienne, et il est essentiel de comprendre son fonctionnement et de surmonter les fractures numériques pour garantir l’accès équitable à tous.
