Un changement de limitation de vitesse peut-il favoriser certains types de voitures ? Les véhicules électriques, qui consomment plus d’énergie à mesure que la vitesse augmente, pourraient-ils être les grands bénéficiaires d’une réduction de la vitesse maximale sur le périphérique parisien ? Depuis le 17 avril, une consultation citoyenne est ouverte concernant des modifications des règles de circulation sur cet axe très fréquenté. Quelle que soit l’issue du scrutin annoncée le 28 mai, la mairie de Paris compte bien apporter des changements pour fluidifier le trafic en prévision des Jeux Olympiques de 2024.
Rouler moins vite pour rouler plus longtemps ?
Si cette mesure devait être adoptée et continuer après les Jeux Olympiques, il est important d’analyser les conséquences, notamment pour les utilisateurs de voitures électriques. Pour eux, une réduction de la vitesse se traduit généralement par une baisse de la consommation et une augmentation de l’autonomie. Cette logique s’applique également à des vitesses plus basses.
Bien que la consommation d’une voiture électrique ne soit pas aussi élevée à 70 km/h qu’à 130 km/h, d’autres facteurs doivent être pris en compte, comme les conditions de circulation. Les accélérations, par exemple, sont gourmandes en énergie pour les voitures électriques. L’éco-conduite privilégie une conduite stable. Or, les embouteillages fréquents sur le périphérique parisien impliquent des accélérations et des freinages successifs, peu favorables à une conduite axée sur l’autonomie. La réduction de la vitesse ne fera pas disparaître les embouteillages, mais elle pourrait fluidifier le trafic et potentiellement réduire la consommation. En effet, lors de la réduction de la vitesse de 80 km/h à 70 km/h sur le périphérique, la vitesse moyenne des usagers est passée de 32,6 km/h en 2013 à 38,4 km/h l’année suivante. Si l’histoire se répète, une réduction à 50 km/h pourrait non seulement réduire la durée des trajets, mais aussi la consommation.
Une histoire de baisses
Enfin, au-delà du cas spécifique des voitures électriques, cette réduction de la vitesse maximale pourrait avoir des conséquences positives pour tous les conducteurs, quelle que soit la motorisation de leur véhicule. L’organisme Bruit Parif prévoit une diminution du bruit de l’ordre de 2 à 3 décibels. De plus, le passage de 80 km/h à 70 km/h a permis de réduire le nombre d’accidents sur le périphérique de près de 15 % entre 2013 et 2014.
Depuis son inauguration en 1973, la vitesse de circulation sur le périphérique parisien a été l’objet de nombreux débats. Cette nouvelle baisse s’inscrit dans une tendance de fond. Limité à 90 km/h lors de ses premières années de fonctionnement, le périphérique a été réduit à 80 km/h en 1993, puis à 70 km/h en 2014. Une réduction à 50 km/h semble donc être une évolution logique.
Lire aussi : L’impact de la réduction de la vitesse sur le périphérique parisien
Crédit photo : Unsplash