Le pervers narcissique: du prince charmant au monstre…

Le pervers narcissique: du prince charmant au monstre…

Le pervers narcissique, souvent associé aux hommes, mais les cas de femmes perverses narcissiques existent également. Comment définir le pervers narcissique ? Voici en quoi consiste cette redoutable personne :

  • De l’extérieur, le pervers narcissique apparaît comme le prince charmant.
  • De l’intérieur, il se révèle être un monstre blessé.

Ce concept de pervers narcissique regroupe deux pathologies : la perversion et le narcissisme.

Ce terme relativement nouveau, introduit par Paul-Claude Racamier en 1986, se décrit ainsi :

“Une façon organisée de se protéger de la douleur et des contradictions internes en les projetant sur les autres, en se surestimant, le tout aux dépens d’autrui. Tout cela sans éprouver de douleur, mais plutôt du plaisir. Ou bien c’est une manière particulière de se soustraire aux conflits internes en se mettant en avant, au détriment de son entourage.”

Le pervers narcissique est un monstre, car il attaque et se moque délibérément de la souffrance de ses victimes. Mais c’est également un monstre blessé, car il souffre lui-même de blessures narcissiques inconscientes.

Le narcissisme

Le narcissisme est sans aucun doute le mal de notre époque. Alors qu’il existe un narcissisme normal et nécessaire, celui d’aujourd’hui engendre de véritables pathologies.

Le tout-petit enfant se sent aimé à travers le regard, les mots et les caresses de sa mère (ou de celle qui prend soin de lui). C’est une première étape par laquelle il apprend à s’aimer lui-même et se prépare à aimer les autres à l’avenir. L’enfant construit également son identité, son narcissisme, en fonction du narcissisme de ses deux parents. D’où les expressions “C’est bien la fille de sa mère” ou “Le fils de son père !” ou encore “Les chiens ne font pas des chats !” Lorsque cette phase se passe mal au sein de la famille, l’enfant se sent impuissant à susciter l’intérêt de l’autre et se désintéresse de ce que l’autre pourrait lui apporter. On parle alors de “personnalité narcissique”, mais la réalité est souvent plus complexe que cela.

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À la place d’une richesse interne, l’enfant se retrouve avec un vide immense qu’il s’efforcera de combler.

La perversion

La perversion a d’abord été élaborée à la fin du 19ème siècle pour décrire les déviances sexuelles. Aujourd’hui, elle est devenue un terme couramment utilisé, confondu avec la perversion relationnelle. Attention : la perversion narcissique n’est en aucune façon une obsession sexuelle ! C’est dans sa façon d’être en relation avec les autres, avec le monde et avec lui-même que se manifeste la pathologie qui nous intéresse ici.

Chez le pervers narcissique, on trouve une carence, un manque. Alors que les enfants ont besoin de stimulation et d’encouragement de la part de leurs parents pour se développer, le pervers narcissique a été privé de cela. On parle alors de traumatismes relationnels précoces. On peut dire qu’il n’a pas été protégé, qu’on ne lui a pas transmis les règles. La loi, c’est ce qui sépare les enfants des adultes. Mais lui est devenu adulte immédiatement. Il s’est donc inventé ses propres règles. Il devient alors le maître du monde, le monde qu’il s’est auto-construit.

Selon Freud, le petit enfant qui observe l’anatomie de l’autre sexe nie ce qu’il voit. Pour lui, il n’y a pas de différence, les filles et les garçons ont un pénis. De cette négation naît l’absence d’altérité : l’autre n’existe pas, car il n’y a pas de différence entre les sexes. C’est le noyau de la personnalité perverse : l’absence d’altérité. L’autre est inexistant, insignifiant, il n’est qu’un objet au service d’un pervers, tel le pervers narcissique.

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