L’histoire du voyage photographique a été marquée par un véritable pionnier : le photographe amateur Maxime Du Camp. Dans cet article, nous allons découvrir comment Du Camp a réussi à capturer des images fascinantes pendant ses voyages, malgré les nombreux défis auxquels il a dû faire face.
Le Défi Technique
Voyager avec tout l’équipement nécessaire pour une expédition photographique de dix-huit mois et traiter les négatifs en transit, parfois au milieu du désert ou dans des paysages abandonnés, n’était pas chose facile. “Pendant ses voyages, il sensibilisait et exposait les négatifs, les développait et les fixait”, explique McCauley, spécialiste de la photographie.
“Pour transporter tout son papier, son appareil photo, ses produits chimiques et ses tentes, il avait de nombreux serviteurs. Il lui fallait une sorte de chambre noire dans une voiture ou une tente pour faire ses expérimentations chimiques. De plus, il lui fallait de l’eau, ce qui était un problème majeur dans le désert. Il lui fallait de l’eau distillée et pure, car la température était un problème pour les photographes. Toutes les expéditions photographiques nécessitaient une équipe de guides locaux, de porteurs, de chameaux et de chevaux”, ajoute McCauley.
Par exemple, lorsque Du Camp et Flaubert séjournaient à la Maison de France à Thèbes, ils louaient une pièce entière pour stocker leur matériel photographique. Cette organisation était encombrante, mais semblait fonctionner : Du Camp produisit 189 images nettes des reliques égyptiennes anciennes.
Cependant, lorsqu’il atteignit Beyrouth (sa destination immédiatement après l’Égypte), Du Camp commença à rencontrer de plus en plus de problèmes avec ses bains chimiques et ses expositions. Par conséquent, il ne réalisa que vingt-sept négatifs après avoir quitté l’Égypte.
Un Tournant Inattendu
En septembre 1850, moins d’un an après le début de son aventure, Du Camp décida de mettre fin à sa carrière de photographe. Il échangea son appareil photo avec un amateur enthousiaste à Beyrouth, en échange de dix pieds d’étoffe damassée brodée d’or qu’il utiliserait pour décorer sa maison parisienne. (Flaubert affirmait que Du Camp prévoyait d’utiliser cette étoffe pour fabriquer un “canapé digne des rois”.)
Du Camp rentra en France avec des bagages nettement plus légers, mais également 214 négatifs impressionnants. La société Blanquart-Evrard imprima une sélection de 125 négatifs pour le livre de Du Camp, qui fut mis en vente en avril 1852. Le livre connut un grand succès, principalement auprès des archéologues intéressés par la vision en haute définition des monuments égyptiens sans avoir à subir les inconforts auxquels Du Camp avait été confronté.
Et ainsi, presque par accident, Du Camp, l’amateur passionné de photographie, entra dans l’histoire de la photographie. Il ne prit plus jamais de photographies par la suite.
Maintenant, vous pouvez vous imaginer l’audace et le courage qu’il a fallu à Du Camp pour réaliser ces images exceptionnelles. Son héritage dans le monde de la photographie est incontestable, et nous devons lui rendre hommage pour sa contribution à cet art captivant.