Le plan de trésorerie est un tableau qui répertorie toutes les rentrées et les sorties d’argent de l’entreprise sur une année, généralement ventilées par mois. Il permet de suivre l’équilibre financier de l’entreprise en calculant, à la fin de chaque mois, le solde de trésorerie, qui doit être positif.
Ce dossier vous explique l’utilité du plan de trésorerie, les différents éléments qui le composent, comment le construire correctement, et vous propose un exemple concret de plan de trésorerie.
L’intérêt du plan de trésorerie
L’utilisation d’un plan de trésorerie présente divers avantages pour l’entrepreneur :
- S’assurer que l’entreprise pourra faire face aux dépenses prévues dans les jours, semaines ou mois à venir.
- Évaluer la capacité de l’entreprise à financer son développement.
- Vérifier que la trésorerie sera suffisante pour couvrir les périodes moins actives en cas d’activité saisonnière.
Le plan de trésorerie est également utilisé lors de la phase de création de l’entreprise, dans le cadre de l’établissement du bilan prévisionnel. Il permet notamment de :
- S’assurer que, selon les prévisions retenues, l’entreprise sera en mesure de générer de la trésorerie et de faire face aux dépenses budgétées.
- Mettre en évidence les besoins de financement du projet de création d’entreprise.
Le plan de trésorerie : les rentrées d’argent
En ce qui concerne les rentrées d’argent, voici les éléments importants à prendre en compte : le chiffre d’affaires prévisionnel toutes taxes comprises (TTC), les apports en capital (capital de départ et augmentations de capital), les apports en compte courant, les subventions reçues, les produits financiers et les remboursements d’impôts.
La difficulté principale réside dans la prévision des encaissements liés au chiffre d’affaires. Il est essentiel d’estimer correctement le montant probable de celui-ci et d’y associer les délais de paiement probables.
Le plan de trésorerie : les dépenses
Les dépenses se composent généralement des investissements, des achats TTC, des frais généraux TTC (loyers, honoraires, entretien, assurance, frais de transport, etc.), des salaires et charges sociales, des impôts et taxes, des réductions de capital, des reprises d’apports en compte courant et des charges financières.
Pour travailler sur les dépenses à intégrer dans le plan de trésorerie, voici nos conseils :
Vous avez déjà établi des comptes annuels pour votre entreprise
Il convient de reprendre toutes les dépenses avec les montants associés qui figurent dans le dernier compte de résultat détaillé (sur un tableau, par exemple), de préciser les modalités de paiement liées à ces dépenses et d’estimer leur évolution probable pour l’année à venir.
Remarque : le grand livre fournisseur peut vous aider à déterminer les modalités de paiement si les conditions de travail avec vos partenaires n’ont pas changé.
Ensuite, il faut ajouter toutes les nouvelles dépenses prévues dans les mois à venir : nouvelles embauches, nouvelles locations, investissements prévus et les échéances de remboursement de vos dettes financières.
Conseil : n’oubliez pas d’inclure les prises de dividendes, les risques liés aux contrôles fiscaux et/ou Urssaf, les remboursements de compte courant d’associé, ainsi que les impacts fiscaux (TVA à payer, impôt sur les sociétés, etc.).
Enfin, une fois que la liste des dépenses est terminée et que vous avez associé les montants et les modalités de paiement, il convient de reporter ces montants dans votre plan de trésorerie.
Votre entreprise est nouvelle
Le travail est un peu plus compliqué car vous ne disposez d’aucun historique comptable. Tous les éléments que vous allez intégrer dans votre plan de trésorerie sont des chiffres hypothétiques. Dans ce cas, vous devez préparer trois listes :
- La première liste répertorie toutes les dépenses prévues (loyers, charges externes, salaires, charges sociales, etc.).
- La deuxième liste concerne tous les investissements prévus.
- La dernière liste répertorie toutes les ressources de financement à rembourser (remboursement des emprunts, remboursement des apports en compte courant d’associé, etc.), ainsi que les sorties de revenus du capital (principalement les dividendes).
Ensuite, vous devez associer à chaque élément une date ou une périodicité de paiement afin de pouvoir les renseigner correctement dans le plan de trésorerie.
Enfin, il faut intégrer au plan de trésorerie les impacts liés à la fiscalité tels que la TVA à payer, l’impôt sur les sociétés, la CVAE, la CFE, etc.
Exemple de plan de trésorerie
Le plan de trésorerie reprend toutes les rentrées et les sorties d’argent de l’entreprise. Il est donc constitué de 2 parties.
Voici un exemple concret de plan de trésorerie prévisionnel sur 12 mois :
Comment construire un plan de trésorerie ?
Le premier réflexe très important est de retenir les achats et les ventes en toutes taxes comprises (TTC), et non hors taxes. L’entreprise règle en TTC et reverse ensuite aux impôts l’excédent de TVA collectée ou récupère le surplus de TVA déductible.
Si des salaires sont prévus dans le plan de trésorerie, n’oubliez pas :
- De prévoir une sortie de trésorerie mensuelle pour le paiement des salaires nets.
- Et une sortie de trésorerie mensuelle ou trimestrielle pour le paiement des charges sociales.
Lorsque vous êtes travailleur non salarié (TNS), il est essentiel de bien comprendre le fonctionnement du système de cotisation prévu par le RSI pour pouvoir renseigner correctement le plan de trésorerie. Pour plus d’informations : les cotisations TNS.
Enfin, une attention particulière doit être accordée aux délais de paiement pris en compte dans le plan de trésorerie, car ils auront une incidence sur les rentrées et les sorties d’argent. Les décalages de trésorerie seront ainsi mis en évidence, notamment au démarrage de l’activité.
Nous vous conseillons de faire valider votre plan de trésorerie par un expert-comptable si vous avez des doutes à certains niveaux.
À lire également sur les prévisions financières :
- Le bilan prévisionnel
- Le tableau de bord
- Le chiffre d’affaires prévisionnel
- L’importance du business plan