Le RSI (Relative Strength Index), contrairement à la force relative qui compare les valeurs entre elles, est plutôt un indicateur de la force interne d’une valeur. Il crée un rapport entre les moyennes des hausses et les moyennes des baisses. Il reflète la vitalité des hausses relativement aux baisses pour une période donnée.
L’aspect du RSI en période journalière
Voyons l’aspect que prend notre RSI en période journalière, en le traçant en bleu sur les cours en vert de notre titre IBM usuel que l’on garde comme cas école type. Welles Wilder, qui a créé cet indicateur en 1978, recommande d’utiliser un RSI sur 14 jours. Cependant, l’usage montre que le RSI sur 9 jours améliore la visibilité des signaux, tandis que celui sur 25 jours pondère les bondissements du RSI. Les analystes travaillent donc beaucoup avec ces deux périodes. Mais nous utilisons ici le RSI sur 14 jours pour des raisons de facilité de lecture de cette leçon. Et nous constaterons que sur 14 jours, le RSI est loin d’être faux ou même seulement démodé!
Les cinq points majeurs de l’utilisation du RSI
L’analyse du RSI est basée sur la constatation de divergences entre lui-même et les cours. Welles Wilder indique cinq points majeurs pour l’utilisation du RSI :
RSI au-dessus de 70% ou en dessous de 30%
Le RSI atteint ses sommets ou ses creux avant la valeur elle-même. Plus précisément, cela signifie que le RSI qui dépasse le seuil des 70 envoie une alerte, précisant que la valeur va faire un autre sommet majeur, lequel sera probablement le dernier avant retournement. Ainsi, à la flèche rose en A sur le graphique, le RSI dépasse la ligne 70 prévenant qu’un seuil d’épuisement de la hausse est atteint. Le point E reflète aussi ce phénomène, provoquant sans grand délai une nécessaire consolidation.
Le RSI forme des figures de style similaires à celles qu’un tracé de cours pourrait faire, par exemple un “têtes et épaules”
Ainsi sur la figure apparaît en juin-juillet au point B un exemple de tête-épaules inversée à la fois sur les cours et sur le RSI. L’épaule de droite est suivie d’une hausse d’amplitude conforme aux attentes, chose que nous apprendrons dans le cours prochain sur les figures de style. Il arrive donc que le RSI forme des figures qui n’apparaîtront pourtant pas sur la valeur elle-même, mais dont les conséquences seront tout autant significatives que si elles avaient été formées par les cours!
Cassure de résistances ou de supports par le RSI
Lorsque le RSI dépasse un précédent plus haut ou descend plus bas qu’un précédent plus bas, il y aura un probable retournement des cours. Ainsi, au point G à droite, la ligne grise constitue un support qui est percé par le RSI signifiant un possible changement.
Supports et résistances du RSI
Il arrive que le RSI perce un support ou une résistance tracée sur le RSI lui-même, alors que l’on ne détecte pas cette situation sur le tracé des cours. Au point D, la résistance bleue du RSI est percée deux fois, la deuxième arrivant 7 séances en avance par rapport au franchissement de la résistance des cours!
Divergence du RSI par rapport aux cours
Comme indiqué précédemment, le RSI ne parvient pas à dépasser le sommet précédent, alors que les cours y parviennent. Lors de ce sommet-là, il convient de liquider tout ou partie de sa position, car le retournement est probable, car annoncé par notre RSI. Les droites A, C, E et F reflètent ce cas d’une manière suffisamment nette. L’inverse est vrai aussi : un plus bas des cours alors que le RSI fait un bas moindre que le précédent est significatif d’un retournement des cours. Tentez de tracer vous-même ce cas dont un exemple existe à hauteur du point D.
Remarques
On constate que le RSI donne de meilleurs résultats sur des valeurs de trading plutôt que sur les valeurs cycliques, c’est-à-dire sur des valeurs évoluant selon les fondements de la société plutôt que selon les humeurs du marché.
Le RSI peut être utilisé pour le trading en mode “temps réel”, c’est-à-dire sur les cours en journée, autrement appelés “Intraday”. La période du RSI se définit alors grâce à deux paramètres. Le premier correspond à la période de base, déterminant la tranche de temps en secondes à prendre en compte pour le tri des données à traiter. Le second paramètre (nommé “carré”) détermine le nombre de périodes de base sur lequel vont s’effectuer les calculs. On obtient ainsi un RSI dont la durée sera le produit des deux paramètres.
En conclusion, le RSI est un indicateur puissant qui permet, au même titre que d’autres indicateurs de momentum, de détecter les changements. Son calcul par comparaison des écarts moyens des hausses par rapport aux baisses lui confère un comportement distinct largement utilisé par les analystes.