Les voitures électriques connaissent un succès croissant ces dernières années, mais que se passe-t-il lorsque les premières voitures électriques arrivent en fin de vie ? Le recyclage des batteries électriques devient un enjeu majeur dans le contexte de transition écologique que nous vivons. Dans cet article, nous vous expliquons tout ce que vous devez savoir sur le recyclage des batteries électriques.
La durée de vie d’une batterie électrique
Avant d’aborder la question du recyclage des batteries électriques, il est important de comprendre leur durée de vie.
La dégradation progressive des batteries
Les voitures électriques sont équipées de batteries au lithium-ion qui ont une durée de vie moyenne de 10 ans. Cependant, ces batteries finissent par se dégrader avec le temps. Heureusement, il est possible de ralentir ce processus de dégradation en prenant quelques mesures simples. En entretenant correctement la batterie de votre véhicule, vous pouvez prolonger sa durée de vie et profiter plus longtemps de ses performances et de son autonomie optimales. Pour cela, il est essentiel de faire vérifier régulièrement son état par un professionnel comme Zephyre, qui évaluera le vieillissement de votre batterie en utilisant le “certificat batterie” exprimé en pourcentage.
La garantie de remplacement d’une batterie
Le remplacement d’une batterie peut coûter entre 7 000 et 15 000 €. Pour faire face à cette dépense considérable, de nombreux constructeurs proposent des garanties pour la batterie d’un véhicule électrique, que ce soit à l’achat ou en cas de location de batterie.
En général, la garantie pour une batterie est de 8 ans ou 160 000 km, avec un état de santé (SoH) supérieur à 75 %. Cela signifie que si votre véhicule a moins de 8 ans, a parcouru moins de 160 000 km ou a un SoH supérieur à 75 %, l’assureur s’engage à remplacer ou réparer la batterie.
Il est également possible de louer uniquement la batterie, bien que cela devienne de plus en plus rare. Dans ce cas, la garantie est à vie en échange d’un loyer mensuel calculé en fonction du nombre de kilomètres parcourus chaque année.
Batterie électrique hors service et recyclage
Lorsqu’une batterie de véhicule électrique arrive en fin de vie, elle doit être recyclée. Cette obligation légale répond à une directive européenne visant à préserver la planète et la santé de tous.
Recyclage des batteries électriques : ce que dit la loi
La loi interdit strictement l’incinération ou l’abandon des batteries électriques dans les décharges. La directive européenne 2066/66/CE du 26 septembre 2006 exige le recyclage des batteries au plomb (minimum 65 %) et des batteries au nickel/cadmium (minimum 75 %), ainsi que de 50 % des matériaux présents dans les autres types d’accumulateurs et de piles. Cette dernière catégorie inclut les batteries au lithium-ion utilisées dans les voitures électriques.
De plus, la directive européenne impose aux producteurs de batteries la responsabilité du recyclage. Ainsi, lorsqu’une batterie arrive en fin de vie, le producteur est tenu de la collecter à ses frais et de la recycler selon les normes en vigueur.
Comment se déroule le recyclage des batteries électriques aujourd’hui ?
En France, la plupart des acteurs du recyclage sont les constructeurs et les industriels spécialisés, tels que la SNAM. Aujourd’hui, plus de 65 % des batteries au lithium sont prises en charge par la filière de recyclage française, et ce chiffre tend à augmenter avec la création prochaine d’une filière européenne. En effet, plusieurs pays envisagent de s’associer pour créer un “Airbus de la batterie”.
En attendant, nous pouvons compter sur la SNAM et ses 600 employés répartis dans deux usines pour s’occuper du recyclage des batteries électriques au lithium-ion. Chaque année, pas moins de 600 tonnes de batteries de voitures hybrides et électriques sont triées afin de récupérer certains métaux tels que le nickel, le lithium et le cobalt, avant d’être recyclées. Aujourd’hui, la SNAM recycle près de 70 % d’une batterie, bien au-delà des 50 % exigés par la loi.
Batterie électrique en fin de vie : réparation et deuxième vie
Avant d’arriver à l’étape ultime du recyclage, il est souvent possible de réparer une batterie au lithium et de lui donner une deuxième vie.
La réparation d’une batterie de voiture électrique
En cas de problème avec une batterie, les constructeurs proposent généralement son remplacement sans envisager la réparation. En effet, l’ouverture et la réparation d’une batterie requièrent une expertise spécifique que de nombreux garagistes et concessionnaires n’ont pas, et cela peut être dangereux.
Cependant, la réparation d’une batterie n’est pas impossible, comme le démontre Renault, qui répare chaque année des milliers de batteries dans ses usines de Bordeaux, Lyon et Flins. C’est d’autant plus intéressant que la réparation est gratuite pour les propriétaires de véhicules sous garantie. Même sans garantie, le coût de la réparation, compris entre 500 et 800 €, reste bien plus avantageux que celui du remplacement complet ou de l’achat d’un nouveau véhicule.
De plus en plus d’entreprises, telles que la société française CMJ Solutions, se lancent également dans la réparation de batteries de voitures électriques, et de nombreux acteurs de l’automobile expriment leur volonté d’étendre la réparation aux entreprises spécialisées.
Que deviennent les batteries électriques dont l’état de santé est inférieur à 75 % ?
Comme nous l’avons vu, une batterie dont l’état de santé est inférieur à 75 % doit être remplacée. Cependant, cette batterie reste fonctionnelle et peut être utilisée pour le stockage stationnaire. Dans ce cas, la batterie sert de moyen de stockage de l’électricité, qui peut ensuite être utilisée pour différentes applications, telles que les bornes de recharge électrique, le renforcement des réseaux électriques ou encore le stockage des énergies renouvelables dans les bâtiments.
Il y a peu de temps encore, de nombreux détracteurs remettaient en question l’aspect écologique des batteries des voitures électriques. Cependant, avec le recyclage massif des batteries électriques, cet argument est désormais obsolète, permettant ainsi à la voiture électrique de conserver sa position de force en tant que mode de transport écologique.
Source: Zephyre
