Sur News d’Anciennes on s’est dit que certains termes qu’on utilise fréquemment ne sont pas si clairs pour tout le monde. D’où l’idée de ce lexique. Après la régularité, et réplique, on s’est dit qu’un petit rappel de ce qu’est le rétrofit pouvait vous intéresser.
Le contexte
La pression politique et écologique sur les véhicules thermiques est de plus en plus forte. Actuellement, les ZFE sont en pleine expansion et nous ne savons toujours pas quel sera le sort des anciennes, même s’il semble que les efforts de la FFVE portent leurs fruits (c’est par ici).
Mais si l’on comprend que rouler en véhicule sans émission de gaz d’échappement est plutôt vertueux environnementalement parlant, « jeter » une auto pour en acheter une neuve, électrique, n’est pas forcément très positif pour ce même environnement quand on regarde le cycle de vie complet du produit.
Alors certaines entreprises ont eu l’idée de modifier les autos de plus de 5 ans pour limiter l’impact écologique d’une bascule vers l’énergie électrique, vivement encouragée par les pouvoirs publics.
Alors, bonne idée ou mauvaise, là n’est pas le sujet de l’article. Mais cette modification a un nom : le rétrofit électrique ou tout simplement, dans le langage courant, le rétrofit.
Qu’est-ce que le rétrofit ?
Selon la loi
La définition officielle d’après le ministère de l’écologie est la suivante :
« Le rétrofit électrique à batterie ou à pile à combustible consiste à convertir une voiture à motorisation thermique (essence ou diesel) en motorisation électrique (à batterie ou à pile à combustible) afin de donner une seconde vie à des véhicules thermiques.«
Tout est-il dit? Pas tout à fait. Car en effet, comme pour toute modification notable d’un véhicule routier (au sens de l’arrêté du 19 juillet 1954), ce type de modification est encadré par toute une batterie de textes réglementaires.
Ainsi, les professionnels qui réalisent les transformations doivent se plier à l’Arrêté du 13 mars 2020 afin de permettre aux propriétaires de bénéficier des aides à l’acquisition de véhicules peu polluants (Décret n°2020-656 du 30 mai 2020). Ce qui sous-entend qu’un véhicule « rétrofité » n’est plus considéré comme une voiture ancienne, avec toutes les mises à niveau en terme de sécurité du véhicule que cela implique.
Dernière précision, légalement, un véhicule en CIC n’est pas éligible au rétrofit électrique.
Un peu de sémantique
Le terme retrofit (sans accent) trouve son origine en anglais et ne cible absolument pas ni les voitures ou autres véhicules, ni la technologie électrique. Le verbe « Retrofit » signifie simplement, pour le sujet qui nous intéresse, d’installer une nouvelle technologie ou un nouvel élément dans un produit plus ancien, déjà existant. En se basant sur cette étymologie, le restomod (dont on vous a parlé ici) est, en soi, une forme de retrofit (sans accent, toujours).
Donc, pour l’électrification des voitures, le terme exact en anglais est « retrofit of a vehicle by electric conversion ». Ce qui se traduit littéralement en français par « rétrofit d’un véhicule par conversion électrique »… En français car le mot rétrofit s’écrit avec un « é » et plus un « e ».
Mais comme il faut bien affecter un terme simple à cette transformation, et que la modernisation est déjà dénommée restomod, finalement, rétrofit n’est plus utilisé aujourd’hui, en français, que pour les transformations d’un véhicule thermique en électrique. A noter que légalement, notre anglicisme est toujours associé à l’adjectif électrique, ce qui laisse à penser que le néologisme reste prêt à être employé pour d’autres usages… En effet, actuellement, ne sont visés que les véhicules à motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible.
Voilà, vous pourrez désormais étaler votre culture lorsque vous tomberez sur une voiture ancienne électrifiée !
