Imaginez pouvoir rendre votre vieille voiture thermique plus respectueuse de l’environnement en la transformant en véhicule électrique. C’est exactement ce que propose le rétrofit, une pratique qui gagne en popularité grâce à des pionniers comme Jérémy Cantin, fondateur de la start-up E-Néo.
Une alternative écologique pour les véhicules anciens
Le rétrofit consiste à remplacer le moteur, les réservoirs et le pot d’échappement d’un véhicule thermique par une motorisation électrique alimentée par une batterie ou par une pile à combustible à hydrogène. Cette pratique permet de réduire les émissions de CO2 sans avoir à remplacer l’ensemble du parc automobile français, majoritairement alimenté par des énergies fossiles.
Des avantages environnementaux significatifs
Selon une étude de l’Ademe, le rétrofit permet de réduire jusqu’à 66 % les émissions de gaz à effet de serre pour une voiture citadine, par rapport à la conservation d’un véhicule diesel, et de 47 % par rapport à l’achat d’une voiture électrique neuve. Ces résultats sont également valables pour les bus, les utilitaires et les poids lourds, offrant ainsi des avantages significatifs pour tous les types de véhicules.
Un aspect économique à prendre en compte
Cependant, l’aspect économique peut constituer un frein pour les particuliers. Le coût du rétrofit d’une voiture est presque équivalent à l’achat d’une voiture électrique neuve. De plus, la conversion du moteur ne prolonge pas nécessairement la durée de vie de la voiture, car le châssis reste inchangé. En revanche, pour les poids lourds, le rétrofit peut être plus intéressant économiquement, offrant des coûts similaires à ceux du diesel.
Des solutions adaptées pour tous les types de véhicules
Selon Jérémy Cantin, le rétrofit 100 % batterie est largement suffisant pour les véhicules légers, offrant une autonomie d’environ 300 km. Cependant, pour les véhicules lourds, comme les camions de 44 tonnes, une motorisation électrique alimentée par une pile à combustible à hydrogène est préférable en raison de la nécessité d’une plus grande quantité d’énergie et d’une recharge plus rapide.
Vers une industrialisation de la solution
La start-up E-Néo a déposé plusieurs brevets pour son système de rétrofit à hydrogène, notamment pour les poids lourds. Elle vise à industrialiser sa solution et à changer d’échelle en intégrant un site de production Michelin. Une fois le modèle économique établi, E-Néo envisage de collaborer avec d’autres acteurs de l’industrie automobile pour faire évoluer leur outil industriel et promouvoir leur technique auprès des garages partenaires.
L’hydrogène comme solution alternative
L’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) propose une autre solution pour le rétrofit à l’hydrogène. Il s’agit d’adapter les moteurs thermiques diesel pour qu’ils puissent brûler de l’hydrogène comme combustible. Cette approche permet de ne pas avoir à remplacer l’intégralité du moteur, mais seulement quelques pièces. L’IFPEN estime que cette solution offre un coût global de possession plus avantageux par rapport au remplacement complet du moteur par une motorisation électrique.
En conclusion, le rétrofit offre une alternative prometteuse pour rendre les vieux véhicules thermiques plus écologiques. Que ce soit en utilisant une motorisation électrique 100% batterie ou une pile à combustible à hydrogène, cette pratique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en préservant la carrosserie d’origine. Avec une industrialisation croissante, le rétrofit pourrait jouer un rôle clé dans la transition vers des transports plus respectueux de l’environnement.