Imaginez un monde où vous pouvez recharger votre voiture électrique tout en conduisant. Cela pourrait devenir une réalité grâce à une initiative ambitieuse du Royaume-Uni. Le pays prévoit de tester des routes équipées de systèmes de recharge par induction d’ici 2016.
Une solution aux problèmes de recharge
Les propriétaires de voitures électriques le savent bien : trouver une borne de recharge peut être un véritable défi. Malheureusement, la limitation de l’autonomie de ces véhicules rend les longs trajets compliqués. C’est dans cette optique que le gouvernement britannique a décidé de lancer une phase de test. Des tronçons de routes peu fréquentées seront équipés d’un système de recharge par induction, permettant aux voitures électriques de se recharger tout en roulant. Cette expérimentation durera 18 mois et permettra de déterminer si cette technologie peut être étendue aux routes les plus utilisées et aux autoroutes du pays.
Le principe de la recharge par induction repose sur l’électromagnétisme. Une bobine placée sous la chaussée est reliée à une autre bobine de fil électrique. Chaque fois qu’une voiture passe au-dessus de cette bobine, celle-ci génère du courant, permettant ainsi de recharger partiellement la voiture. Ce système alternatif peut atteindre une puissance de 180 kW. Bien entendu, pour bénéficier de cette recharge sans fil, les véhicules devront être équipés d’un système compatible. Cette innovation permettrait aux conducteurs de voitures électriques d’effectuer des trajets beaucoup plus longs, sachant que l’autonomie d’une BMW i3, par exemple, ne dépasse pas les 100 km.
Une politique environnementale avancée
Parallèlement à ce projet, le gouvernement britannique s’est également engagé à installer au moins une borne de recharge électrique tous les 30 kilomètres. Une étude de faisabilité du projet est déjà en cours. Pour mener à bien cette initiative, une somme colossale de 700 millions d’euros sera allouée par le ministre des Transports au cours des cinq prochaines années. Cette technologie de pointe favorisera la création d’emplois et stimulera la croissance du secteur.
Cependant, certains experts émettent des réserves quant à l’ampleur et au coût de ce projet. Paul Nieuwenhuis, directeur du Centre d’excellence des véhicules électriques de l’École de commerce de Cardiff, affirme que le projet pourrait être trop coûteux et trop ambitieux.
Des exemples inspirants
Ce concept novateur n’est pas totalement inédit. En 2014, la ville de Milton Keynes, en Angleterre, a déjà mis en place des bus capables de se recharger entre deux trajets à l’aide d’une plaque à champ magnétique installée au départ et à l’arrivée. Les bus y stationnent pendant dix minutes pour se recharger. Un système similaire a été adopté à Utrecht aux Pays-Bas, à Mannheim en Allemagne et à Turin en Italie. Toutefois, ces systèmes nécessitaient une recharge conventionnelle via une prise électrique chaque nuit.
Cette technologie s’est inspirée de la Corée du Sud et plus particulièrement de la ville de Gumi, où une route de 24 kilomètres est réservée à deux bus électriques alimentés par champ magnétique depuis 2013. Appelés OLEV (OnLine Electric Vehicle), ces bus “aspirent” l’énergie de la route et la stockent dans une batterie cinq fois plus petite que les batteries traditionnelles. Ils bénéficient ainsi d’un courant de 100 kW à chaque point de charge, ce qui leur permet d’effectuer leurs trajets sans s’arrêter et sans avoir besoin de se brancher sur une borne de recharge la nuit.
Malgré tout, cette technologie reste coûteuse, avec un coût d’installation estimé à plus de 300 000 euros par kilomètre de route et un coût unitaire de 470 000 euros par bus. Ces facteurs ont remis en question le développement de ce type de transport en Corée du Sud et même dans la ville de Gumi, qui envisageait d’acquérir 15 bus de ce type d’ici 2015.
En conclusion, le Royaume-Uni est sur le point de révolutionner la recharge des voitures électriques en les chargeant directement sur les routes. Cette initiative témoigne de l’engagement du pays en matière de développement durable et de protection de l’environnement. Espérons que ces avancées technologiques permettront de populariser davantage les véhicules électriques et de contribuer à la réduction des émissions de carbone.