Un nouveau scandale pourrait ébranler l’industrie automobile électrique après celui du cobalt. En effet, un article publié par un journal suédois met en cause l’extraction du mica, une pierre utilisée comme isolant thermique et électrique dans les batteries. Selon cet article, une partie de cette extraction serait effectuée par des enfants à Madagascar, rappelant ainsi les dénonciations concernant l’exploitation infantile dans les mines de cobalt. Mais qu’en est-il vraiment ?
Le mica : un matériau utilisé depuis longtemps
Avant d’aller plus loin, il est important de comprendre ce qu’est le mica. Il s’agit d’un minéral présent dans le granite, connu pour son aspect scintillant. Il est utilisé dans les peintures métallisées des voitures, ainsi que dans le maquillage depuis de nombreuses années. Mais son utilisation ne se limite pas à cela. En effet, ses excellentes propriétés isolantes thermiques et électriques en font un matériau très répandu dans de nombreux domaines, tels que l’électroménager et les câbles électriques utilisés dans des environnements exigeants.
Un article alarmant
L’article publié par Aftonbladet, un quotidien suédois populaire, attire l’attention sur l’exploitation du mica à Madagascar. Selon les journalistes qui ont enquêté sur place, cette exploitation est principalement réalisée par des enfants dans des mines illégales, dans des conditions précaires et sans sécurité. Ils affirment également que le mica est utilisé pour protéger les batteries des voitures électriques contre le feu, et que chaque batterie contient environ dix kilos de mica. Cela aurait contribué à une multiplication par cinq de la demande en dix ans.
Peut-on y croire ?
Il est indéniable que l’exploitation du mica par des enfants à Madagascar est une réalité dénoncée par de nombreuses personnes, y compris l’UNICEF. Cependant, il est trompeur de désigner la voiture électrique comme la seule responsable de cette situation. En effet, le mica est utilisé dans de nombreux autres secteurs et est très demandé. De plus, le manque de chiffres précis dans l’article rend difficile une évaluation objective de l’impact réel de l’industrie automobile électrique sur cette exploitation.
De plus, il est important de noter que l’article a été publié le jour de l’ouverture d’un salon consacré aux voitures électriques en Suède, ce qui soulève des questions sur les motivations des auteurs.
Une exagération parmi tant d’autres ?
Ce scandale rappelle celui du cobalt, où l’exploitation infantile dans les mines en République démocratique du Congo a été largement médiatisée. Cependant, une enquête a montré que cette exploitation ne concernait qu’une partie des mines et représentait moins de 5% de la production mondiale de cobalt. Bien que ce chiffre soit encore trop élevé, il est loin des proportions alarmistes présentées dans les médias. De plus, de nouvelles technologies de batteries sans cobalt, telles que les batteries lithium-ion de type LFP, sont en développement et pourraient réduire considérablement la demande de cobalt à l’avenir.
En conclusion, il est important de prendre du recul par rapport aux alarmes médiatiques et de ne pas diaboliser la voiture électrique. Le travail pour une exploitation plus éthique des ressources nécessaires à la fabrication des batteries est en cours, et des progrès sont déjà réalisés dans le domaine du recyclage des batteries. Les voitures électriques restent une solution viable et plus respectueuse de l’environnement que les voitures thermiques, même si des défis doivent encore être surmontés.